Bilan du suivi de l'évolution des valeurs alimentaires des Ray Grass Italien,
réalisé sur une parcelle témoin en Bresse de mars à avril 2016
Evolution des valeurs alimentaires du Ray Grass Italien. Bresse 2016
Pour la 2eme année, ACSEL a sélectionné des parcelles de prairies temporaires (Ray Grass Italien en dérobée) pour connaitre l’évolution des valeurs analytiques et alimentaires des fourrages.
Les premiers prélèvements débutent le 5 mars 2016. Avec des semis précoces en 2015, une croissance soutenue par un hiver doux, les RGI sont plutôt en avance de développement à la sortie de l’hiver. A partir de début mars, les conditions sont plus hivernales avec des gelées et de la pluie.
Le 10 mars, la parcelle en suivi a déjà passé le stade 1er nœud, avant même de recevoir un premier apport azoté, qui a été effectué le 1er Mars (50 Unités). La minéralisation a été importante cet hiver, la plante n’attend plus qu’un peu de chaleur. Le volume sur pied actuel est de l’ordre de 2 TMS/ha, associé à des valeurs alimentaires élevées.
Le développement très lié aux reliquats azotés du précédent
Le développement des RGI est très dépendant des reliquats d’azote de la culture précédente. Dans une même exploitation, deux parcelles semées le même jour, avec le même mélange (RGI-TV) et la même fertilisation (30m³ lisier, 60UN début Mars), ont une seule différence : le précédent (derrière mais ensilage ou blé). Le mais n’a pas valorisé l’urée apportée en juin 2015, absorbée par le RGI, qui est très développé, alors que le blé a eu un cycle de culture classique et le reliquat disponible pour la culture suivante est faible, entraînant une croissance hivernale faible.
Le 20 mars, première coupe pour la parcelle en suivi. Le rendement est alors de 2.7T MS/Ha. Les autres parcelles ensilées dans la même période ont des rendements hétérogènes. Ils varient surtout en fonction des précédents.
Les prélèvements continuent sur plusieurs semaines.
Le mois d’avril favorable à la récolte de bons fourrages
Du 20 mars au 15 avril, les températures douces et la pluie alternant avec des passages ensoleillés rendent les conditions idéales pour une croissance optimale des RGI.
La plante se structure, avec une consommation des sucres solubles au profit de la cellulose contenue dans les tiges.
L’épi est à 15 cm et les valeurs analytiques restent très élevées (Matières azotées totales et énergie). Le volume sur pied progresse et se situe aux alentours de 3.7T MS/ha. C’est le meilleur compromis pour concilier rendement important et valeur nutritive intéressante.
Vers le 20 avril, les deuxièmes coupes démarrent. Il s’agit de RGI qui ont été fauchés courant Mars avec 4 à 6 semaines de repousses. Le stade de ces deuxièmes coupes est proche de l’optimum, avec un épi à hauteur de 15 cm, synonyme de valeurs alimentaires élevées sur l’échantillon témoin : 21.2% MAT, 18.8% CB, 80.8% dMO, 13.0% sucres.
Les courbes d’évolution des valeurs analytiques montrent 2 périodes clés. A partir du 24 mars, l’épi des RGI dépassent le 1er nœud. La teneur en cellulose et en NDF augmentent de 18%. Cela fait chuter les valeurs énergétiques calculées (UFL).
Après le 7 avril et l’épiaison, c’est la teneur en matières azotées qui diminue le plus. Les PDI perdent 10% de leur valeur en 10 jours.
Cette année, la période de récolte pour obtenir les valeurs alimentaires les plus élevées était avant fin mars mais avec un rendement limité à moins de 3 tonnes de matière sèche. A ce stade l’ensilage valait 1 UFL et 110 PDI. 4 semaines après, une 2eme coupe était possible avec des valeurs nutritives équivalentes et 2 à 3 tonnes MS de rendement. Vers mi-avril, les valeurs alimentaires sont inférieures de 10% en PDI mais restent élevées en UFL. Le rendement total est proche de 5 tonnes de MS.
Pour récolter un fourrage de qualité, deux stratégies étaient possibles. Une seule coupe avant le 15/4 pour une récolte abondante et équilibrée pour les animaux ou deux coupes (fin mars et fin avril) pour récolter un fourrage très riche en énergie et en MAT.
Anne Blondel et Vincent Mamet. ACSEL Conseil Elevage