Bien gérée, la pâture garantit un apport nutritionnel de qualité aux animaux et une économie en concentré pour l’exploitant. Reste qu’une bonne gestion se mesure au quotidien et relève d’un équilibre à trouver entre son système d’exploitation, les besoins des animaux et le potentiel de la prairie.
La date de mise à l'herbe conditionne la réussite de la saison de pâturage
Pour les animaux à forts besoins (vaches laitières, animaux à l’engrais) il est indispensable de disposer d’une herbe de qualité. Pour cela, l’anticipation de la date de lâcher est primordiale. En effet, une mise à l’herbe précoce permet une gestion du pâturage plus facile. Elle doit intervenir dès 250° de cumuls températures sur les exploitations généralement débordées. Elle se fait plutôt autour des 350° pour les exploitations habituellement en manque d’herbe. En faisant taller les graminées adaptées à la pâture (ray grass anglais, pâturin des prés etc…) ce qui augmente le rapport feuilles/tiges et la part de trèfle blanc, la qualité de l’herbe disponible et la portance du sol s’améliorent. Bien entendu, cela permettra aussi de tamponner l’explosion de la croissance qui interviendra dès l’augmentation des températures. Une mise à l’herbe est trop tardive est suivi par une croissance soutenue dès les premiers jours. Ceci rendra difficile ou inexistante la transition alimentaire et le risque d’être dépassé important.
Prendre les bonnes décisions au bon moment
Afin de préparer au mieux sa saison de pâturage, l’éleveur doit se poser les bonnes questions pour valoriser une herbe de qualité. Quelles surfaces par animal dispose t-on ? Quand doit-on lâcher ? Quand doit-on fermer ou diminuer la complémentation en fourrage ? Toutes ces questions doivent être mûrement réfléchies pour anticiper au mieux la pousse de l’herbe et faire consommer à ces animaux une herbe feuillue de qualité. Au pâturage les erreurs réalisées en début de saison s’accumulent tout au long du printemps et pénalisent la qualité et la quantité des repousses.
Quelles quantités pour quels besoins ?
La connaissance du potentiel de nos prairies et de la dynamique de pousse (kg de ms/j/ha) est un outil indispensable pour améliorer la gestion du pâturage. Lorsque la croissance est d’environ 60 kg par ha et par jour, cela signifie que l’on peut nourrir 4 vaches laitières /ha avec la pâture en plat unique (soit un chargement de 0,25 ares /ha).
Mickaël COQUARD - Rhône Conseil Elevage