Résultats du bilan technique annuel 2018

Le nouveau bilan annuel (ou BTTL) est édité pour la deuxième année. Il intègre de nouvelles données techniques et économiques.

 

 

 

Bilan année climatique et conjoncture laitière

Le printemps 2018 a été globalement favorable à la récolte de fourrages de bonnes valeurs nutritives. La mise à l’herbe a commencé début avril,  mais le pâturage s’est interrompu quelques jours début mai pour cause de pluie. A partir de juillet, 4 mois de canicule ! Les rendements en foin et regain sont insuffisants, les vaches doivent être nourries comme l’hiver à partir des stocks réalisés. Les ensilages de maïs sont précoces avec des rendements et des valeurs alimentaires variables. 

L’année a donc été marquée par de fréquents changements d’alimentation et des transitions souvent rapides. Les vaches ont subi des stress thermiques longs et importants. Les conséquences se sont faites sentir de juillet à novembre, avec un niveau de production moyen des troupeaux inferieur de 3 kg de lait par jour.  L’augmentation de la production moyenne de l’année s’explique par le premier semestre 2018 : l’alimentation avec les fourrages 2017 riches en valeur alimentaire et le printemps sec.

 

Données générales

La taille des troupeaux continue sa progression et atteint presque  72 vaches par élevage. La hausse de la production par vache (environ 250 Kg) est due à de meilleurs fourrages récoltés cette année. Le taux cellulaire moyen des élevages a tendance à augmenter (+15) mais l’IVV reste stable. Le calcul du le lait/jour de vie permet à chaque éleveur de juger l’efficacité de sa conduite de troupeau, de la naissance de la future femelle en lactation jusqu’à sa réforme. Il est calculé pour chaque animal présent dans le troupeau au 31 décembre. Le lait par jour de vie moyen des adhérents ACSEL est de 8.6 kg. Il est stable par rapport à 2017 : la diminution du nombre de lactation moyenne par vache pénalise l’augmentation de la production

 

Analyse des niveaux de production

Les élevages dont la production par vache est supérieure à 8000 kg sont aussi des élevages avec un nombre de vaches supérieur à la moyenne (71,8 VL moyenne ACSEL). Dans la tranche à plus de 10 000 kg, on retrouve une majorité d’élevages équipés de robot de traite. Le lait par jour de vie est très corrélé à la production individuelle. Il est logique que ce critère s’améliore avec l’augmentation de la moyenne de lait par vache

 

Résultats des différentes races

Les différences génétiques de niveau de production entre les races se traduisent par un écart de +1244 kg de lait en faveur des Prim’holstein et +1g/l de taux protéique pour les Montbéliardes. Les 2 races ne se distinguent pas cette année sur les niveaux cellulaires.

 

Résultats des systèmes d’alimentation

Les rations hivernales à base d’herbe sont peu représentatives des pratiques, 12 élevages uniquement. Pour les rations à base de foin, le tiers des éleveurs équipés de séchage en grange produisent  700 kg de lait de plus par vache que les autres. Le nombre d’élevages équipés pour récolter du foin dans de bonnes conditions augmente chaque année. Le type de ration hivernale mélangeant de l’herbe et du maïs  est majoritaire. Elle permet la production de lait la plus importante avec un bon équilibre des taux.

 

Gestion du troupeau

En moyenne, les élevages ACSEL produisent 8.6 kg de lait par jour de vie pour un âge au premier vêlage de 33,8 mois et 6 ans et 6 mois d’âge à la réforme. C’est très stable par rapport à 2017.  Cet indicateur rapporte toute la production de lait d’un animal moyen du troupeau à la totalité de son temps de présence dans le troupeau : du jour de sa naissance au jour de sa réforme. Cet indicateur de synthèse permet de situer l’élevage sur des aspects de gestion de l’âge au 1er vêlage, de la maitrise de la fécondité, de la gestion du renouvellement et des performances laitières.  Ce sont des leviers qui permettent d’améliorer la performance économique de l’élevage, de réduire le travail d’astreinte et l’autonomie alimentaire. 

L’IVV de 412 jours est stable depuis plusieurs années. Pour l’ensemble des vaches et toutes races confondues, le pourcentage de réussite à la première insémination est de 58 %. C’est un résultat en légère amélioration (+1%) et proche des objectifs techniques attendus de 60%.

 

Résultats de reproduction

Les résultats de fécondité se dégradent avec le niveau de production et en fonction des races, ce qui est assez logique, les Prim’Holstein produisant en moyenne 1200 Kg de plus que les autres races.

 

Gestion du taux de renouvellement et rentabilité

Les animaux restent moins longtemps en production (âge à la réforme) qu’en croissance (âge au premier vêlage).

 Les élevages ayant plus de 100 VL réforment leurs vaches un an (5,6 an) plus vite que les autres troupeaux à moins de 100 VL (6,6 an en moyenne). C’est aussi à corréler à la moyenne de lait produit. Les gros troupeaux produisent en moyenne 1000 kg de lait de plus. Les vaches les plus productives sont en général plus difficiles à féconder ou plus sensibles aux problèmes sanitaires.

 

 

Paramètres de santé

Santé mamelle

Les taux de guérison et de nouvelles infections sont des indicateurs de l’efficacité des pratiques sanitaires du tarissement. Les objectifs techniques sont  au minimum de 50 % pour le taux de guérison et l’indice de nouvelles infections ne doit pas excéder 20 %. Les résultats moyens sont plutôt bons pour la majorité des élevages.  Les cellules sont diluées par la production. Cela explique que les taux cellulaires soient moins élevés dans les troupeaux avec une forte production laitière par vache. De plus, ces élevages ont un taux de renouvellement plus important, les vaches sont réformées un an plus tôt que la moyenne.

 

 

30 % des élevages sont en système logettes (230 bâtiments) pour les laitières. Ce mode de logement permet d’avoir des animaux plus propres, de limiter les échauffements de la litière. Cela se traduit par un niveau de cellules plus faible que dans les systèmes en aire paillée (331 bâtiments).

 

Efficacité de la lactation

Ces indicateurs permettent de mesurer l’impact en production de lait, des problèmes sanitaires.  Les paramètres pris en compte sont : les durées de lactation (si inférieure à 270 j), les mammites, les boiteries et les comptages cellulaires supérieurs à 800 000 cellules/ml.

La production de lait de toutes les vaches qui ont eu au moins un de ces problèmes est comparée à la production des vaches sans souci sanitaire. En moyenne, il y a environ 380 kg de lait perdus sur les multipares à problèmes par rapport aux multipares saines.  Les vaches à problème sanitaire produisent 580 kg de moins que le troupeau. L’écart de production entre les primipares et les multipares sans souci sanitaire est de 1400 kg en moyenne pour toutes les races confondues.

Il y a une dégradation de ces résultats entre 2017 et 2018, un effet des stress thermiques ?

 

 

Résultats économiques

Coûts de ration

Toutes les données sont issues des enregistrements mensuels de constats d’alimentation. 215 élevages sont concernés par ces données.

La productivité laitière par vache est un moyen de réduire le cout de l’alimentation rapporté au 1000 kg de lait. Cela se voit avec les résultats des troupeaux Prim’Holstein.. Néanmoins, la qualité des fourrages reste le moyen le plus efficace pour réduire les coûts alimentaires. L’année fourragère 2018 a impacté les valeurs alimentaires des foins, réduit les temps de pâturage et les taux d’amidon d’une partie des maïs. Cela se retrouve dans les couts de ration.

 

Les rations mélangeant de l’herbe et du maïs restent les plus économiques et permettent un équilibre d’apport d’énergie et d’azote autonome. Pour les systèmes foins, il est important d’adapter les apports de concentrés au potentiel du fourrage et de viser un niveau de production économique.

 

Prix du lait et impact des cellules

 

 

Les  résultats des élevages robotisés

 

Répartition des vêlages

Malgré l’atténuation des pics à l’automne d’année en année, le plus grand nombre des vêlages se produit toujours durant cette période avec une prolongation jusqu’au mois de janvier.

Par rapport à 2017,  il n’y a pas d’étalement des vêlages marqué de façon significative.

 

 

Evolution des résultats

 

Valentin Prost et Anne Blondel – Acsel Conseil Elevage

Février 2019

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