Reproduction : De nouveaux outils pour l’appréhender

Un nouveau bilan reproduction est disponible dans Milklic et permet d’analyser finement les performances de reproduction. L’amélioration de ces performances est souvent multifactorielle, mais la surveillance des animaux est souvent en cause, ainsi la plupart des conseils élevage diffuse auprès des éleveurs des capteurs qui peuvent amener une aide précieuse pour la surveillance des animaux.

 

Le bilan de reproduction Milklic évolue et présente une analyse plus poussée.

Vos conseillers vous en ont peut-être déjà parlé, il est désormais possible en plus du bilan de reproduction d’obtenir une analyse complète du bilan de reproduction des vaches et génisses, au-delà des résultats chiffrés bruts.

Les clefs d’analyses sont multiples et l’on peut trier les vaches en fonction de nombreux critères, niveau de TP à l’IA, numéro de lactation, intervalle vêlage IA, période de mise à la reproduction…

Quelques exemples sont détaillés ci-dessous :

On retrouve ici l’analyse des résultats en fonction du nombre d’inséminations. On remarque que les vaches qui ne demandent qu’une seule IA sont inséminées à 80 jours, ont un pic à 40kg de lait, avec un TP minimum de 30.1g/kg, et que seulement 18% de ces animaux ont eu une alerte acétonémie en début de lactation. En revanche, les vaches à 3 IA et plus ont un pic légèrement plus faible, et un TP minimum de 29.5. 42% de ces animaux ont eu une alerte acétonémie en début de lactation. On peut donc orienter l’interprétation des résultats vers un déficit énergétique en début de lactation marqué pour certains animaux qui impacte ensuite leur mise à la reproduction.

Le TP est un indicateur de la couverture énergétique. Sa dépréciation ou sa reprise traduisent le statut de l’’état corporel de l’animal. Hors facteur génétique, un TP faible, ou qui diminue d’un contrôle à l’autre, démontre que la vache manque d’énergie. A l’instant T elle est donc  féconde, et dans les deux mois qui suivent, ses ovocytes seront de moins bonne qualité. On voit dans le tableau ci-dessus que les vaches ayant eu les TP les plus bas sont celles qui ont le rapport IA/IAF le plus élevé. Et le manque d’énergie est avéré puisque plus d’un tiers de ses animaux ont eu une alerte acétonémie.

Il est possible ici d’analyser les résultats en fonction de la période de l’année. On remarque dans cet élevage un meilleur taux de réussite sur la période estivale, de 6%. Tout est mis en œuvre pour limiter l’impact du stress thermique sur les animaux, et cela fonctionne. La période octobre-avril peut correspondre à des périodes de transition alimentaire, parfois peut maîtrisées par manque de stock. Il est alors possible de retrouver des impacts sur la reproduction, même si le lait et les taux sont semblables sur toute l’année.

D’autres critères peuvent être analysés, comme le rang de lactation, le niveau de production au pic pour les multipares ainsi que les primipares, l’intervalle vêlage-IA1, ou encore la période de vêlage et l’index de fertilité.

Ces analyses par critères sont un véritable outil d’appréciation de points à améliorer, et permettent d’identifier plus facilement les facteurs de risque présents dans l’élevage.

Et pour les génisses, l’analyse est disponible pour comparer les résultats en fonction de l’âge de la mise à la repro :

Dans cet élevage, qui a un objectif de vêlage 24 mois, on remarque que les génisses mises à la reproduction à 14 mois ont de moins bons résultats, seulement 15% de réussite en première IA, et un ratio de 3.3 IA/IAF. Les génisses inséminées à plus de 18 mois présentent 50% de réussite en première IA et 1.6 IA/IAF.

Cette analyse va nous renvoyer vers l’élevage des génisses. Atteignent-elles l’objectif de croissance pour une mise à la reproduction précoce, les croissances sont-elles régulières et suffisantes ?

L’analyse des croissances peut se faire sous Milklic si les mesures ou pesées de génisses sont réalisées régulièrement.

Si l’analyse des résultats repro met en avant un manque de détection des chaleurs ou si l’éleveur veut alléger le temps passé à la surveillance de son troupeau, la mise en place de capteur sur ces vaches et génisses peut permettre une amélioration significative des résultats.

 

Sur la zone FIDOCL, les conseils élevages commencent à avoir du recul sur l’utilisation des solutions Medria qui permettent de mesurer en permanence l’activité des animaux. Pour les conseillers d’élevage, l’exploitation des données de comportement des animaux, alimentation et confort, permettent de rendre le conseil encore plus pertinent.

Pour les éleveurs, l’utilisation première de cet outil est la détection des chaleurs et des vêlages. Equipés pour améliorer les résultats de reproduction ou pour s’assurer d’un allié dans la surveillance du troupeau, retour et analyse de l’évolution des bilans de reproduction de deux élevages.

 

GAEC d’Armont (Dommartin-les-Cuiseaux, 71), 80 vaches laitières

« Nous nous sommes équipés des solutions Medria en décembre 2022, dans l’optique de m’aider à la conduite de la reproduction du troupeau. Je suis seul pour la surveillance des chaleurs, et en période de pics de travail, la surveillance n’est pas optimale.

Aujourd’hui, après un an et demi d’utilisation des capteurs, je ressens un réel confort de travail et gain de temps dans la surveillance. J’ai remarqué que beaucoup de mes vaches déclaraient leur chaleur la nuit, et des fois sur des courtes durées. Les alertes me permettent de repérer ces animaux et de les inséminer, alors qu’avant je les loupais.

Depuis le début de l’utilisation de l’outil, nous avons gagné 45 jours d’intervalle vêlage-vêlage, ce qui est très satisfaisant ! »

Economiquement parlant, on estime qu’un jour d’IVV coûte 3€. Ici, l’installation des détecteurs de chaleur ont permis de réduire l’IVV de 39 jours. Soit 80VL x 39 jours x 3€ = 9 360€.

 

GAEC Rocher (Cortambert, 71), 87 vaches laitières

« Nous sommes équipés du matériel Medria depuis décembre 2021. L’objectif était de nous apporter un confort de travail, et aujourd’hui c’est le cas ! Avant équipement, nous retournions voir les animaux le soir vers 21h pour détecter d’éventuelles chaleurs. Aujourd’hui nous n’avons plus besoin de revenir sur la ferme après l’astreinte du soir. Les capteurs nous permettent de d’inséminer des vaches sur des chaleurs de nuit que nous ne voyions pas avant. Avec les alertes et les courbes, nous connaissons l’heure du début de la chaleur, c’est très utile lorsque nous avons une seule tournée d’insémination. Hors reproduction, nous avons récemment pu sauver deux vaches victimes de mammite au tarissement grâce à une alerte de baisse d’ingestion. L’outil est complet, il apporte un réel confort de travail, et est une aide à la décision précieuse. »

Dans cet élevage, le gain économique lié au gain de jours d’IVV est estimé à 1500€. On note également un meilleur taux de réussite en première IA, lié à la connaissance de l’heure de début de chaleur. Toutefois, le confort de travail est d’autant plus important aux yeux des éleveurs.

 

Florine Damians, Acsel Conseil Elevage.

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