Réaliser un ensilage d'herbe brins longs de qualité

L’ensilage d’herbe brins longs permet un équilibre entre valeur nutritive et fibrosité. Le rumen demande de l’énergie cellulose et un important matelas fibreux. De plus, la ration doit être appétante. Des brins longs pour du volume de panse, une récolte précoce pour des UF et de l’ingestion, la récolte de l’herbe à l’autochargeuse stockée en silo mérite d’être étudiée.

 

Ensilage herbe brins longs : un intérêt pour les rations des laitières

 

Le Gaec de la Boutarie (42) a adopté cette technique depuis 4 ans

Gilbert Fond évoque les raisons qui les ont amenés à se tourner vers l’ensilage autochargeuse. « Au départ, nous recherchions une solution qui nous permette de ne plus distribuer de foin. La réflexion a été portée au niveau de notre CUMA.Les autres membres ne semblaient pas très convaincus de l’intérêt de la technique. Nous avons donc été obligés de nous tourner vers l’entreprise Cadier.
L’autochargeuse nous permet d’obtenir un brin d’herbe plus long (4 à 5 cm) avec une coupe franche.
L’organisation des chantiers est plus simple. L’entrepreneur récolte et transporte l’herbe au silo, deux personnes seulement sont nécessaires, l’un remonte le fourrage, l’autre tasse.
L’importante capacité de la remorque à deux essieux permet de réduire le nombre de passage sur les parcelles et ainsi de ne pas abimer le terrain en particulier lorsque les conditions de portance ne sont pas idéales.
 

Une première coupe très riche, une deuxième plus fibreuse

 
Si on veut obtenir un hachage satisfaisant ainsi qu’un tassement aisé, dans la mesure où le brin est plus long, il est indispensable de récolter un fourrage jeune et de ne pas trop préfaner. 25 % semble l’optimum.
En 2008, les valeurs de l’ensilage étaient proches de 1 UFL, 89 g de PDIN, 85 de PDIE avec 19 % de sucres et 23 % de cellulose. Pour l’instant, le seul bémol ,que nous pouvons avancer, réside dans la reprise au silo. A l’avenir, nous envisageons d’investir dans un godet désileur tranchant ce qui aura l’avantage de laisser un front d’attaque bien net.
Globalement, cette technique nous donne entière satisfaction. Nous n’avons pas constaté d’augmentation de coût par rapport aux techniques traditionnelles. Le but premier était de ne plus distribuer de foin et depuis quatre ans, nous n’avons pas rencontré de problèmes digestifs majeurs. Nous sommes bien décidés à continuer dans cette voie. 
 
 
 
« Daniel Peillon, conseiller élevage (42)
Une ration innovante
 
Le Gaec de la Boutarie a mis en place un système alimentaire original. En zone séchante, l’exploitation s’est tournée vers l’herbe. 
 

Un assolement adapté et orienté

Le maïs a été conservé sur les parcelles les plus profondes. Les rendements restent acceptables. Le ray grass d’italie est semé en dérobé avant le maïs. Il correspond à 12 ha.La production est forte ( 4 tMS/ha). Les terres sont libérées assez vite pour le maïs. Des prairies temporaires à base de légumineuses ( 10 ha) ont été implantées sur les parcelles les plus sensibles. En plus des luzernes, 10 ha de prairies naturelles sont récoltées précocement avec des rendements moyens ( 2,5 tMS/ha). Par contre, les deuxièmes coupes ne sont pas pénalisées. Elles produisent au moins 4tMS/ha.
 
La première coupe précoce apporte de l’énergie qui titre plus de 0,90 UFL. Cette énergie est due aux sucres de la plante mais aussi à de la cellulose très digestible. Le rumen est fait pour dégrader cette forme d’énergie. Ce fourrage apporte aussi de la protéine. Le niveau PDIN dépasse les 100 gr.
La deuxième coupe complète le stock fourrager. Son intérêt réside dans sa fibrosité. Cet ensilage bien préfané( au moins 40%) a les qualités du rumiluz.
 

Une ration performante et économique

5 kg MS d’ensilage de maïs, 7 kg MS d’ensilage herbe 1° coupe et 4 kg MS d’ensilage herbe 2° coupe est un mariage réussi, garantissant ingestion, énergie, azote et fibres. La ration complète comprend aussi une quantité de tourteau de colza réduite (3,5 kg) et deux formes d’énergie ( 2 kg de pulpes et 1,5 kg d’orge).
Les vaches laitières répondent à cette ration de qualité en produisant 30 kg de lait à 41 g/kg de TB et 33 g/kg de TP. Elles aussi en forme, elles ont adopté  l’autochargeuse.
 
 
 

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