Raccourcir l'âge au vêlage des génisses : règles, avantages, rentabilité

Aujourd'hui, le vêlage précoce à 24 – 26 commence à rentrer dans les mœurs de nos exploitations, comparé à un vêlage plus tardif, il permet de réduire l'effectif de génisses, pour un taux de renouvellement identique. Il permet notamment de réduire les besoins fourragers tout en produisant plus de lait sur les carrières des animaux. Mais celui-ci demande une certaine technicité dans la conduite et l'élevage des génisses.

 

 

La technique

Le vêlage précoce nécessite des croissances soutenues dès la naissance de l'animal : 900g/j jusqu'à 6 mois, puis 700 à 800g/j jusqu'au vêlage. Il est important de savoir que la puberté dépend du poids vif de la génisse et non de son âge. Avec une conduite pour un vêlage 24 mois, la puberté apparaît vers l'âge d'un an pour les trois principales races laitières (Prim'Holtein, Montbéliarde, Normande).

 

Les conduites de la réussite

Il faut tout d'abord considérer l'élevage des génisses comme un atelier à part entière. Sur les exploitations, les génisses c'est l'avenir ! Ainsi pour un vêlage précoce il faut :

- Récolter des fourrages de qualité et avoir une complémentation adaptée pour obtenir des croissances soutenues.

- Se fixer des objectifs de croissance et les tenir.     

 

 

 

 

 

Pour atteindre un poids au vêlage de 600kg ou plus, il faut éviter tout retard de croissance qui pourrait nuire à l'avenir de l'animal. Des problèmes sur  la morphologie ou au moment de  la mise bas compromettent l’avenir laitier de l’animal. C'est pourquoi il est important de vérifier régulièrement le développement des génisses avec des pesées ou des mesures de tour de poitrine. Un décrochage de croissance devra entraîner automatiquement un décalage de l'âge au vêlage.

L'alimentation et le logement de l'animal sont donc deux facteurs à ne pas négliger lorsque l'on veut réussir un vêlage précoce.

 

 

 

 

 

 

 

 

Une phase improductive réduite, 170€ d’économie

Cette baisse de coût de production peut s'analyser en deux parties : les charges alimentaires et les autres charges (charges fixes, charges de surfaces, les frais d'élevage, le logement et les primes à déduire).

Les charges alimentaires :

Elles peuvent varier en fonction des fourrages mis à disposition. Il faut savoir qu'une génisse vêlant à  24 mois consomme environ 2 T de MS de moins qu'une génisse vêlant à 30 mois et 4 T de MS de moins qu'une génisse vêlant à 36 mois. A contrario, elle consomme légèrement plus de concentré pour arriver à des concentrations de ration supérieures lui permettant d'assurer une croissance suffisante. La réduction du coût est ainsi minime et dure à estimer, l'économie d'un point de vue qu'alimentaire peut varier de 50 à 200€.

Les charges autres qu'alimentaires :

Les aspects autres que l'alimentation sont plus faciles à chiffrer. D'après le tableau ci dessus toutes les charges autres qu'alimentaire, qu'elles soient fixes, de surfaces, d'élevage ou pour le logement, augmentent plus l'âge au vêlage est tardif. Les primes sont quant à elles réduites vu que les animaux sont moins présents sur l'exploitation. Malgré cela nous pouvons remarquer que les coût d'un vêlage tardif peuvent aller jusqu'à 590€, alors qu'un vêlage 2ans revient à 420€.

En conclusion, pendant la phase improductive le vêlage précoce est bien plus économique, par contre, il reste un investissement à court terme, il faut compter 1000€ pour mener une génisse au vêlage soit 1,35€ /jour. Alors qu'un vêlage plus tardif coûte moins cher ramené au jour (20cts de moins environ), mais plus cher ramené à la durée de la phase improductive. Le surcoût global est de 170€.

 

 

Une phase productive améliorée et plus longue

Le lait par jour de vie un critère implacable :

C'est un critère implacable et l'indicateur le plus synthétique. Cette donnée prend en compte, à la fois, le niveau de production et la longévité. Les résultats sont sans appel, la production par jour de vie est inversement corrélée à l'âge au vêlage. En moyenne, une génisse vêlant à 36 mois produit prés de 9 litres de lait par jour de vie alors qu'une génisse vêlant à 24 mois en produit 12. Ainsi un vêlage précoce entre  24 et 27 mois produit en moyenne 5000kg de lait de plus dans sa carrière qu'une génisse en vêlage tardif 36 mois.

 

 

 

 

 

 

 

Moins de jours improductifs :

La meilleure productivité des vaches à vêlage précoce s'explique grâce à la durée de vie productive. Les génisses mettant bas à 2 ans produisent environ 10 mois de plus sur l'ensemble de leur carrière. A contrario, les femelles vêlant à 3 ans et plus sont improductives près de la moitié de leur vie.

 

Ces résultats sont très convaincants, d'un point de vue technique et économique prouvant l’intérêt de réaliser des vêlages précoces.

 

 

 

 

Des résultats de pointage morphologique sans appel

Les vêlages précoces préservent bien plus les mamelles et les aplombs deux postes importants dans la longévité, on trouve des génisses moins en état et plus légères. Les pointages en première lactation pénalisent les vêlages précoces au niveau du corps et de la taille, mais il faut savoir qu'un pointage en deuxième lactation démontrerait que durant la première lactation, les animaux conduits en vêlage précoce continuent leur croissance et évoluent positivement dans les postes bassin, taille et corps.       

 

Pour le groupe Génisses FIDOCL, Vincent GASTEL – Haute Loire Conseil Elevage

 

 

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