Quel lien entre travail et résultats technico-économiques ?

Une thématique beaucoup abordée en élevage laitiers, le temps de travail est une notion qui devient essentielle pour les agriculteurs. C’est en se basant sur des données de temps de travail d’astreinte et des données économiques qu’une enquête a été réalisée pour voir le lien qui unit, ou pas, ces deux facteurs.

 

 

2 enquêtes, à 10 ans d’écart, pour mesurer les évolutions

Les vingt éleveurs enquêtés ont répondu à 2 questionnaires détaillés. Un questionnaire quantitatif, pour quantifier le temps de travail d’astreinte passé par jour. Un questionnaire qualitatif reposant sur 5 thématiques de travail : la traite, l’alimentation, le paillage et le raclage, les soins aux veaux et la gestion du pâturage.

Une enquête similaire avait été réalisée en 2009. Cette mise à jour de 2018 permet de mesurer l’évolution des temps de travaux en élevage.

 Une évolution de la structure des exploitations est notable avec une augmentation globale de la taille des exploitations et une augmentation de l’efficacité travail de par l’augmentation du temps d’astreinte total et la diminution du temps d’astreinte par équivalent vache laitière (EVL).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lorsque le quantitatif et le qualitatif sont comparés.

Les valeurs quantitatives et qualitatives ont été confrontées pour voir le lien existant entre les pratiques, le matériel utilisé et le temps de travail en fonction de la tâche effectuée (traite, alimentation, pâturage, paillage-raclage ou soin aux veaux).

 

 

 

 

Pour la traite, il est possible de conclure que, plus la note est élevée, moins le temps dédié à la traite est important.

 

 

 

 

 

 

 

 

Prenons un exemple : tout d’abord la note qualitative se base sur de nombreux critères divisés en deux catégories : la structure et l’organisation. Ensuite considérons un élevage dont le nombre de postes est insuffisant par rapport au nombre de vaches, il n’y a pas de décrochage automatique mais tous les soins sont réalisés hors de la salle de traite (sauf pour les mammites) et la pharmacie se trouve dans la laiterie. Cet élevage-là a obtenu une note de traite de 10/20. Si on met en relation avec le temps que l’éleveur passe à la traite (6 min par vache) on peut dire que la note étant basse, le temps de travail est élevé.

 

 

Pour l’alimentation plus la note est élevée, plus les équipements sont adaptés au troupeau donc plus le temps d’astreinte est faible. Il en est de même pour les 3 autres catégories : paillage-raclage, soin aux veaux et pâturage.

 

 

 

 

 

 

Quel lien entre travail et résultats économiques ?

En étudiant le lien entre le travail et l’économie, il est possible de classer les 20 exploitations en 4 catégories où les éleveurs ont des profils différents :

 

  • Economie + / Efficacité travail + = éleveurs qui recherchent la rentabilité et qui ont de bons résultats techniques mais ils ne s’entendent pas toujours entre associés ;
  • Economie + / Efficacité travail – = éleveurs qui se remettent constamment en question et qui gèrent leurs investissements étape par étape ;
  • Economie - / Efficacité travail + = ce groupe est très diversifié puisqu’il y a 3 exploitations en installation robot de traite, une exploitation qui vient de changer d’associé et une exploitation qui arrête le lait ;
  • Economie - / Efficacité travail – = ce sont des éleveurs qui sont dans un cercle vicieux : ils n’ont pas de bons résultats techniques donc peu de trésorerie. Dans ce cas ils ne peuvent pas investir donc ils ont un équipement inadapté à leur troupeau.

 

 

L’enquête a démontré qu’il n’y a pas de lien entre le temps de travail et les résultats technico-économiques. C’est la personnalité et le profil de chaque éleveur qui influencent le plus les résultats.

Alice Rémy – Acsel Conseil Elevage

 

Cette étude a bénéficié du soutien financier de la région Auvergne-Rhône-Apes

 

 

Tags: