Qualité des colostrum : une enquête interdépartementale

Cette enquête a pour but de faire le  lien entre la qualité du colostrum et les facteurs liés à l’animal et à la conduite du troupeau.

1335 analyses de qualité de colostrum ont été réalisées en  2018, dans 71 élevages répartis sur les départements du Puy de Dôme, de l’Isère, de la Haute-Loire, du Rhône et de la  Saône et Loire.

 

 

Le protocole de prélèvement retenu est le suivant :

- Prélèvement du colostrum moins de 12 heures après la mise bas.

- Pas de prélèvement si le veau a déjà tété la mère.

- Congélation des échantillons avant analyse en double avec le réfractomètre optique et le digital.

 

 

 

En plus de l’analyse du colostrum, des éléments de conduite du troupeau ont été notés. Dans une première analyse, nous pouvons dégager quelques pistes de travail en vue d’améliorer la qualité des colostrums. En effet,  les vaches nourries avec une alimentation suffisamment riche et à volonté ont un meilleur colostrum  (type de fourrage, durée de préparation, durée de tarissement et âge au vêlage des génisses).

 

Groupe technique génisses FIDOCL

 

GAEC du Plateau de Charlanne, Saint-Sauves (63)

 

« Nos veaux sont plus vifs et moins malades. »

Associé à son mari Jean-Yves et à son fils Julien au sein du GAEC du Plateau de Charlanne, Eliane MAGNOL a la responsabilité d’assurer l’élevage des veaux et du renouvellement pour un troupeau de 80 vaches laitières de race Prim’ Holstein en système tout herbe.

Pourquoi analyser le colostrum ?

Nous sommes toujours à la recherche de nouvelles pratiques pour améliorer nos résultats techniques et économiques. Alors quand Mikael Vigouroux nous a parlé de faire  des analyses pour évaluer la qualité de colostrum, on s’est dit que c’était l’occasion de voir si nos pratiques étaient bonnes.

Quels enseignements en tirez-vous ?

Les premiers colostrums analysés n’étaient pas bons, nous étions à moins de 50 grammes par litre d’immunoglobuline. Nous avons tout de suite fait le lien avec les problèmes de diarrhées et de mortalité chez les veaux que nous avions depuis quelques mois.

Quelles étaient vos pratiques ?

On se préoccupait assez peu des animaux en fin de gestation. Les vaches taries étaient alimentées avec de la pâture l’été et du foin l’hiver sans complémentation minérale et sans concentré jusqu’au jour du vêlage. Les durées de tarissement étaient variables en fonction du temps que nous avions et de la quantité de lait que produisaient les animaux en fin de gestation.

Qu’avez-vous changé ?

Les animaux sont préparés pendant un mois avant vêlage dans le bâtiment, avec un tiers de la ration des vaches laitières (enrubannage, regain, mais épis, 0.7 kg de tourteau et 1 kg de céréales), du minéral pour vache tarie, du chlorure de magnésium et du foin à volonté. Nous tarissons les vaches minimum 50 jours avant vêlage et on déparasite les animaux au tarissement contre la grande douve.

Qu’avez-vous constaté ?

Les veaux sont beaucoup plus vigoureux à la naissance, c’est plus facile de leur donner à boire. Les diarrhées et la mortalité sont réduites, les génisses grandissent plus vite. Les frais vétérinaires pour les veaux ont nettement diminué et les vaches laitières produisent plus de lait en début de lactation.

Et demain ?

Nous souhaitons acheter un réfractomètre pour congeler les meilleurs colostrums, ce qui pourrait nous permettre de diminuer encore les problèmes sanitaires sur les veaux.

 

Mikael VIGOUROUX, Puy de Dôme Conseil Elevage

 

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