Produire ses futurs boucs et chevrettes grâce à l’insémination

L’insémination artificielle permet d’accroitre la production et la qualité du lait en limitant les problèmes sanitaires. L’alimentation est un facteur indispensable dans la réalisation des objectifs de production à court terme. Ces gains de production ont un seuil que seule l’amélioration génétique du troupeau pourra rehausser.

 

Des index au plus près des besoins

L’indexation caprine s’est dans un premier temps penchée sur les caractères productifs : lait, MP, MG, TP et TB avec la mise en place de l’index de production caprine (IPC). Ensuite est venu, l’index morphologique caprin (IMC). Il incorpore cinq postes : l’avant pis, le profil de la mamelle, la hauteur au plancher, la largeur de l’attache arrière et l’orientation des trayons, caractères morphologiques d’intérêt pour la production laitière. Dans l’objectif d’orienter les éleveurs vers une sélection économique, l’Index Combiné caprin (ICC) prend en compte les deux précédents en les pondérant pour chaque race. En race Alpine, ICC=IPC+0.5IMC. En race Saanen : ICC=IPC+0.6IMC. Enfin pour répondre aux préoccupations actuelles concernant les niveaux leucocytaires, un index cellules (ICELL) a été créé.

 

L’insémination, plus il y en a, mieux c’est !

Le tableau permet de visualiser l’écart sur l’incidence économique de l’insémination. L’incidence prend en compte le paiement sur la quantité et la qualité du lait par rapport au prix de base.  Il apparait clairement que le gain est proportionnel à la part d’insémination dans le troupeau.

Adhérer à l’organisme de sélection Capgènes permet le progrès génétique le plus rapide. Cette adhésion garantit l’accès à des boucs à plus fort potentiel génétique. Et les chevrettes issues d’insémination permettent une amélioration par la voie femelle. De plus, chaque chèvre est pointée par le technicien ce qui permet d’avoir leur IMC.

A défaut d’adhérer pleinement au schéma de sélection, l’insémination de mères à boucs permet un progrès génétique du troupeau tout en évitant les risques sanitaires par rapport à un achat de bouc. L’objectif est de produire des boucs à potentiel génétique élevé pour leur utilisation future en saillie naturelle.

 

Nathan Pouliquen, Drôme Conseil Elevage

 

« EARL de la Cabraire, Salettes (26)

Exploitation laitière de 177 Alpines, en mises bas saisonnées. Ils ont adhérés à Capgènes depuis 2010 et ont eu deux accouplements programmés cette année.

Quel est votre intérêt pour la sélection génétique ?

Installés en lait depuis quelques années, nous sommes soucieux de la qualité et de la productivité de notre troupeau. Dès le départ, nous avons choisi l’IA pour améliorer la production et les taux, sans toutefois trop pousser les chèvres non plus. C’est aussi satisfaisant de voir que certains éleveurs viennent et reviennent nous acheter des animaux, ça nous encourage à continuer.

 

Quelles sont vos pratiques et que mettez-vous en place pour favoriser le progrès génétique de votre troupeau ?

La pratique de l’IA nous permet de produire nos propres chevrettes et de préserver le statut sanitaire du troupeau. Nous avons toujours inséminé 50 chèvres (30 % du troupeau) et depuis notre adhésion à Capgènes nous sommes plus exigeants sur les réformes mais aussi sur la vente des reproducteurs à des prix intéressants. Nous inséminons nos meilleures chèvres et celles ayant le plus de chance de remplir sur conseil du technicien. Une fois la sélection des chèvres faite, nous mettons en place le traitement hormonal et les inséminations se font au 15 août avec en général 80 % de réussite.

 

 

 

Avez-vous constaté une accélération du progrès génétique sur votre exploitation depuis votre adhésion à Capgènes ?

Suite à notre installation nous nous sommes assez vite tournés vers Capgènes pour avoir accès aux meilleures doses d’IA. Il est donc difficile d’observer un avant et un après, mais nous constatons tout de même une évolution sur les taux, en particulier sur le TB, tout à fait satisfaisante. Après, pour le lait on sait que l’on a baissé cette année mais surement davantage en lien avec la qualité des fourrages et le climat de l’année qui a limité les périodes de pâturage.

 

Propos recueillis par Nathan Pouliquen, Drôme Conseil Elevage.

 

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