Préserver l’état corporel et la santé des animaux pendant la canicule

Une des conséquences de la canicule est l'amaigrissement des animaux, entrainant au mieux des baisses de performances par la suite. Voici nos préconisations pour préserver l'état corporel de vos animaux

 

 

Les vaches laitières

Cinq éléments doivent être impérativement respectés pour limiter les conséquences d’un manque important de fourrage sur l’état corporel des animaux et la perte de production.

  • A partir de 24 °C et d’autant plus au-delà de 30°C les vaches commencent à souffrir de stress thermique,  il convient de favoriser le refroidissement de la température corporelle (ombre, ventilation, brumisation …) en favorisant si nécessaire un stationnement en stabulation la journée.
  • Maintenir un minimum de 15% d’apport de fourrages fibreux (foin, luzerne, paille, enrubannage de méteil…). Pour une vache en production, cela représente 3 à 4 kg de matière sèche. Des aliments liquides mélassés, dosant 20 à 30% de MAT, pratiques d’utilisation, peuvent être ajoutés pour faire consommer certains fourrages peu appétants tels que paille ou foins de mauvaise qualité. L’aliment concentré complètera la ration. Distribuer le fourrage frais en deux ou trois fois par jour et éliminer les refus quotidiennement.

    Préférer les parcs ombragés et ventilés. Les vaches consommeront mieux le fourrage en dehors des heures les plus chaudes de la journée. On peut en distribuer 60% le soir et le reste le matin.

  • Les abreuvoirs et l’eau doivent être propres pour favoriser l’abreuvement des animaux. Une vache consomme 70 à 105 litres d’eau par jour pour des productions journalières de 20 à 30l de lait en condition tempérée. En période chaude, cette consommation est considérablement accrue (supérieure à 150l/ vache). Il est important de vérifier plusieurs fois par jour la disponibilité en eau.
  • Comme la consommation en fourrage est  limitée, la concentration énergétique de la ration doit être supérieure à 0.90 UFL/kg ms. De plus, du fait d’un temps de mastication réduit et d’une moindre salivation des animaux, l’utilisation de bicarbonate de sodium (150 à 200g / vache / jour) pourra être utile pour stopper une possible acidose. Enfin la complémentation en minéraux et vitamines doit être renforcée (200 à 300g CMV / j suivant production).
  • Enfin le risque parasitaire demeure et même si la sécheresse et la chaleur sont défavorables à la survie des larves de strongles sur les pâtures, les bouses sont un excellent conservateur de parasites. Les problèmes surviennent après le retour des pluies et le délitement des bouses qui provoquent une éclosion massive des larves avec une recontamination du milieu et donc un  risque important d’infestation des animaux en strongles pulmonaires et gastro- intestinaux .

Les risques d’infestation de grandes douves et paramphistomes sont également amplifiés par le fait que les animaux fréquentent davantage les zones humides

 

Les vches taries

Les vaches taries doivent garder leur état corporel. L’amaigrissement de la vache au tarissement engendre des veaux plus fragiles avec une augmentation des pathologies des nouveau-nés, résultat d’un colostrum de mauvaise qualité accentuée par un manque en minéraux vitamines et oligo éléments.

Pour compenser la moindre ingestion, la concentration énergétique de la ration doit être d’au moins 0.8 UFL/ kg de MS et la minéralisation  maintenue à 100g CMV « vache tarie » par vache par jour. Une préparation au vêlage (concentré et fourrage) commençant deux à trois semaines avant vêlage est recommandée.

 

 

 

Les génisses

Les génisses élevées dans l’objectif d’un vêlage à l’âge de 24-30 mois, doivent maintenir leur croissance. Si les conditions de pâturage sont peu satisfaisantes, la complémentation en fourrage et concentré (2 à 3 kg / jour) est justifiée. Comme pour les vaches adultes, eau de qualité, minéraux, oligo-éléments, vitamines et sel sous la forme de seaux à lécher au minimum, accompagnent les fourrages. Mouches et infestations parasitaires peuvent également gravement affecter la croissance des génisses en première année de pâture. Soyons particulièrement attentifs à ces risques supplémentaires.

 

Philippe ANDRAUD, Conseil Elevage 63

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