Prairies temporaires : les mélanges prairiaux ne sont pas toujours gage de réussite

Choix des espèces principales, rigueur à l’implantation sont deux conditions essentielles à la réussite de ma prairie.

Lorsqu’on sème une praire temporaire pour les caprins, on cherche à créer un couvert homogène, appétant, équilibré entre les graminées et les légumineuses, productif tout au long de l’année mais avant tout adapté à nos besoins (pérennité, mode d’exploitation, condition pédoclimatique). Il convient alors de décortiquer l’étiquette pour choisir des espèces en cohérence avec nos exigences. 

 

 

Les graminées la base des mélanges

Dans une prairie, le rôle des graminées est primordial. Elles permettent la formation d’un gazon dense indispensable au pâturage et à la récolte des fourrages. Elles assurent un rendement élevé, amenant de la précocité et apportant  l’énergie au fourrage.

Le dactyle et la fétuque élevée sont souvent la base des mélanges longues durée, ce sont des espèces rustiques et productives supportant bien les fortes chaleurs. Leurs valeurs énergétiques faibles ainsi que leur port dressé favorable à la mise en touffe, pénalisent leur utilisation. Pour le dactyle, sont Poids Mille Grain proche de 1 et son fort pouvoir de concurrence doivent limiter son incorporation à 6-7kg/ha dans un mélange complexe. Le ray Grass anglais par son mode de reproduction gazonnant est intéressant pour améliorer la portance. S’il n’est pas destiné au pâturage, la dose ne doit pas dépasser 5-6kg dans un mélange. La fétuque des prés est très appétente et d’excellente valeur nutritionnelle. Son faible pouvoir de concurrence doit être compenser par une dose supérieure à 8-10kg/ha. Malheureusement, comme le RGA elle supporte mal les stress hydriques et thermiques.

 

Les légumineuses, moteur de la prairie

Grace a leurs nodosités qui fixent l’azote atmosphérique, les légumineuses sont indispensables au bon fonctionnement de la prairie. Elles améliorent aussi l’appétence, la souplesse d’exploitation et la valeur azoté du fourrage.

La luzerne par son système racinaire pivotant résiste bien à la chaleur et au manque d’eau. Un chaulage régulier est nécessaire lorsque le pH est inférieur à 6-6,5. Les trèfles blancs améliorent l’appétence et la souplesse d’exploitation du mélange. On associera des trèfles ladino (plus résistant au sec et moins riche en constituant cyanogène). Avec un PMG de 0.5, les doses maximales seront d’environ 3-4kg/ha.Le trèfle violet avec une pérennité de 2-3 ans, pourra intégrer les mélanges longues durées à hauteur de 2-3kg notamment sur les secteurs granitiques. Le lotier est adapté aux terrains séchants, il s'implante lentement mais il est pérenne. Sur les sols calcaires, le sainfoin sera intéressant en alternance ou en association avec de la luzerne. La dose de semis sera en revanche proche de 70kg/ha en multi espèce.

Comme le lotier, le sainfoin est non météorisant et riches en tanins. Ils permettent de mieux valoriser les protéines de la ration.

 

Une implantation soignée

L’implantation joue un rôle primordial dans la qualité de la prairie. Plus les espèces sont pérennes plus elles sont lentes d’implantation, il faut donc tout mettre en œuvre pour protéger ces petites graines. Quel que soit la période ou le mode d’implantation, la profondeur de semis dans le 1er cm doit être maitrisée pour maximiser les chances de réussites. Le roulage du lit de semence est aussi une étape incontournable pour garantir la levée.

 

Mickael Coquard, Rhône Conseil Elevage

 

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