Prairies naturelles : reconnaître leur diversité pour mieux les valoriser

L’identification du type fonctionnel dominant permet d’adapter ses pratiques d’exploitation. Une prairie pérenne est constituée d’un mélange de plantes appartenant à des espèces différentes. Ces espèces partagent le même milieu, sont en concurrence permanente. Les pratiques d’exploitations favorisent certaines d’entre elles.


 

 

A chaque type de prairie sa conduite

Pour les types AB, qui sont les prairies les plus productives, une exploitation précoce à 700-750°C garantira la qualité nutritive en fauche. Ces prairies sont particulièrement adaptées à la pâture intensive, à l’ensilage ou enrubannage. En revanche, pour une prairie de type b, plus tardive, une fauche trop précoce, autour de 800°C, pénalisera le rendement car beaucoup de plantes « b » seront encore au stade végétatif ou montaison. Une utilisation en enrubannage ou foin précoce est adaptée.

 

Jean Zapata, Conseiller fourrage, EDE Conseil Elevage du Puy de Dôme

 

 

 

 

 

 



 

« EARL du Gacard (63)

En secteur tout herbe, la diversité des prairies nous sauve !


L’EARL du Gacard est situé à une altitude de 600 m dans le Bas Livradois. 0,88 UGB/ha. 40VL Holstein à 7 000 kg. Régime hivernal enrubannage-foin. 100 % de prairies permanentes. 47 % de la surface est fauchable.


Comment arrivez- vous à tenir la productivité et la qualité des prairies ?

Nous lâchons les vaches laitières ainsi que les génisses très tôt en saison, dès que le temps est favorable : autour du  10-20 mars, à 200°Cj. Les parcelles productives de type AB, sont exploitées à un rythme soutenu de mars à octobre. Avec une conduite en fauche précoce, on peut compter régulièrement sur des secondes coupes. Les parcelles abritées et portantes sont réservées aux séquences climatiques défavorables. Les parcelles non mécanisables plus tardives de type b (agrostide) ou type C (fétuque rouge) sont destinées aux génisses. Elles peuvent être pâturées autour du 10-15 avril, à 400°Cj, sans pour autant occasionner de refus. Avec des parcelles de dactyle, on aurait du gaspillage en entrant si tardivement. Au printemps, quand l’herbe pousse de tous les côtés, on trouve une utilité aux parcelles qui poussent moins vite sans perdre leur qualité nutritive!


Pour faire du stock, les prairies permanentes ne sont-elles pas un handicap ?

C’est leur diversité qui nous sauve, tout n’arrive pas à maturité au même moment ! Les 1ères coupes de qualité sont dans mes parcelles tardives cette année. Dans les parcelles les plus fertiles et les plus précoces, j’ai ramassé de la paille car je n’ai pu faucher qu’en juin du fait de la météo. Mais les années de sécheresse, ce sont les parcelles précoces qui nous permettent de récolter du fourrage.
Grace à une fertilisation adaptée, qui combine fumier et minéral, je maintiens la diversité floristique dans les prés de fauche.


Propos recueillis par Jean Zapata, EDE Conseil Elevage du Puy de Dôme

 

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