Penser au déprimage pour de meilleurs fourrages

« Je veux des fourrages de qualité, je fais déprimer mes parcs à foin ». Tels sont les propos de Daniel Blanchard, exploitant à Chazelles sur Lyon dans les Monts du Lyonnais. Son exploitation, bien exposée, est située à 600 m d’altitude. Les sols sont assez portants et filtrants.

 


Lâcher le plus tôt possible

Dès qu’une quinzaine de jours de beau temps se profile vers fin février, Daniel Blanchard lâche ses génisses de plus de 8 mois dans ses parcs à foin. Il limite ainsi le chargement en faisant pâturer à la fois ses parcs à génisses et ses parcs à foin. Les génisses ne sont pas complémentées sauf en cas de mauvais temps pendant quelques jours. Elles consomment l’herbe restante de l’automne qui a retrouvée de l’appétence avec les premières pousses de l’année. « C’est impressionnant les quantités d’herbe qui peuvent être ingérées sur ce premier mois, et les animaux sont toujours en état ».


Favoriser la qualité des prairies

La qualité des prairies est améliorée par une exploitation précoce et rase qui va favoriser le tallage à la fois des bonnes graminées et des légumineuses. Néanmoins, Il est nécessaire de ne pas sur pâturer les prairies. Le chargement doit donc être raisonné.
Chez Daniel Blanchard, un apport de 10 t de compost ou de l’engrais minéral complet fin d’hiver assure le démarrage de la prairie et fournira les éléments nécessaires à la croissance des plantes au cours de la saison. Après la sortie des animaux, 80 kg d’urée sont épandus.


Récolter des fourrages de qualité

C’est une priorité pour Daniel Blanchard. « Le déprimage m’assure des foins de qualité et en quantité si je sors les génisses des parcs dernière quinzaine avril. L’année dernière, j’ai fait plus de 20 bottes par hectare ». Pour adapter cela chez vous, on peut faire déprimer les animaux jusqu’à 450 à 500°C de cumul de somme de température. Au-delà, les animaux risquent de consommer les épis et la perte de rendement sera importante.
La récolte est aussi plus souple car les conditions météorologiques sont plus propices en juin et les plantes sont moins avancées.

Propos recueillis par Florence Fargier, Loire Conseil Elevage

Pour allez plus loin, consultez le bulletin régional de la croissance de l'herbe, ainsi que du suivi des températures et pluviométries
 

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