Pâturage caprin : la gestion du parasitisme prends le pas sur la gestion de l'herbe

Malgré le temps frais du début de semaine, les cumuls de la semaine sont de 80 à 90°C à moyenne altitude. Les cumuls atteignent 1000°C à 450 m et 900°C à 650 m, ce qui veut dire que les stades de fauche des foins au sol sont atteints. Sur ces zones, une fenêtre météo paraît se présenter pour tenter des foins à partir de jeudi 24 Mai.

Concernant la conduite du pâturage, les conditions sont toujours bonnes au-dessus de 800 m et pour les exploitations ayant pu gérer des repousses (parcelles enrubannées ou ensilées depuis 2 à 4 semaines, broyage sur des parcelles précoces). En dessous de 800 m, les stades de l’herbe avancent et la qualité va se dégrader. Si la quantité d’herbe proposée est toujours suffisante ( 4 Ha minimum pour 100 chèvres avec herbe à hauteur de cheville), la correction va se faire par le concentré. Pour permettre une production d’environ 3.5 litres, l’apport de concentrés devra remonter à 1 kilo à 20% de protéines, par exemple composé de 400g de céréales et 600g d’un granulé à 26% de protéines. Un apport de matière grasse est conseillé pour maintenir le taux de la ration entre 3.5 et 4% (par exemple 50 g de graines de tournesol). Pour une production entre 2.5 et 3 l, remonter la complémentation à environ 800g (400g de céréales, 400 g de granulé à 26% de protéines, 30g de tournesol).

Pour une production plus forte (4 litres et plus), la complémentation concentrée devra remonter au-dessus de 1 kilo à 20-22% de protéines, et un fourrage de qualité devra être apporté à un niveau de 0.8 à 1 kilo.

 

PARASITISME

Depuis l’été 2017, les produits antiparasitaires à base de benzimidazoles (produits blancs) sont interdits d’utilisation en lactation, sauf délai d’attente de 7 jours. Ils peuvent donc être utilisés après le tarissement ou sur les chevrettes. Pour les chèvres en lactation, il est recommandé d’utiliser les produits de la famille des avermectines en traitement ciblé.

Il est donc d’autant plus important de bien maîtriser la conduite des parcelles pour limiter la charge parasitaire et éviter un nombre important de traitements. Pour toutes les zones au-dessous de 800 m, la gestion du parasitisme devient maintenant plus importante que la gestion de l’herbe.

Il est important d’avoir des résultats d’analyses de crottes, prévoir quelles parcelles seront pâturées dans 2-3 semaines, et envisager un traitement si nécessaire avant de rentrer sur des parcelles « propres » d’un point de vue parasitaire (parcelles pas encore pâturées cette année, ou pâturées seulement au tout début de la période, ou repousses après fauche).  

 

Vincent DESBOS - Ardeche Conseil Elevage

 

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