N’hésitez pas à brasser de l’air … pour réussir votre saison estivale !

Les dernières années montrent que les épisodes de canicule peuvent gravement impacter les exploitations agricoles. Cette année encore, le mois de juin a été l’un des plus chauds des dernières décennies.

Dans nos départements laitiers, les troupeaux sont souvent mis à rude épreuve. Les animaux font bien sûr appel à leur capacité de résistance, mais au bout de quelques jours, les pertes de production sont réelles.

 

Une vache n’est pas adaptée pour résister à la chaleur. Elle ne parvient pas transpirer suffisamment, pour réguler sa température corporelle. Sa zone de confort se situe entre 5°C et 20°C.

Au-delà de 24°C et 20% d’humidité la vache entre déjà en zone de stress thermique. Plus l’humidité de l’air et la température augmentent plus le milieu devient agressif pour la vache. La vache entre alors en résistance !

Au parc, la vache tente de s’adapter en recherchant de l’ombre ou une zone de courant d’air, pour abaisser sa température ressentie. Elle limite ses déplacements et sa prise alimentaire va être décalée aux heures les plus fraiches. Son abreuvement est primordial. L’eau doit être disponible à volonté et à proximité.

Pour les vaches maintenues en bâtiment, l’adaptation est plus difficile et les baisses de lait sont encore plus sensibles. Le bâtiment est un facteur qui accentue la montée en température. Les animaux par instinct vont se regrouper sur un ou quelques points du logement où ils ont repéré un courant d’air ou une zone plus fraiche, là où ils se sentent le mieux. Ces comportements sont perturbants.

Les vaches ne se reposent plus suffisamment. Les pieds sont sollicités davantage par les stations debout immobiles, les déplacements à l’auge sont limités, les prises alimentaires changent de rythme. Les vaches ont tendance à « surconsommer » sur 1 ou 2 repas,  plutôt que de venir plusieurs fois à l’auge dans la journée. L’assimilation de la ration est perturbée. Les chutes de production s’amorcent, les vaches sur ventilent pour combattre la température. En France, des études indiquent que les vaches subissent entre 6 à 12 heures de stress thermique par jour et qu’il suffit de 4 h/j de stress, pour avoir une perte de 1 kg de lait. (Lallemand Animal Nutrition)

 

 

Pour limiter ces impacts l’éleveur dispose de plusieurs leviers :

  • Créer et favoriser un courant d’air sur l’aire de vie des vaches. L’accélération de l’air va abaisser la température ressentie par l’animal et lui redonner du confort en évacuant l’air réchauffé par le troupeau. La configuration hivernale du bâtiment doit être revue en créant des ouvertures libres : suppression des filets brise vent, démontage des translucides, dépose de bardage…
  • Equiper l’aire de vie des vaches de brasseurs d’air mécanique. Ces équipements apportent une nette amélioration à l’ambiance générale du bâtiment. Les ventilateurs sont montés en série, sur la longueur du bâtiment, tous les 12 à 14 m, à environ 3 m de haut. Ce matériel force le renouvellement d’air au sein du logement et accélère la vitesse de l’air au contact des animaux. Les vaches retrouvent un comportement normal de fréquentation de l’auge, des logettes. Le stress retombe. L’investissement par vache est compris entre 100 à 150 €/VL selon la superficie du bâtiment.
  • La brumisation est une technique intéressante pour abaisser la température d’un espace. L’eau injectée dans l’air, par haute pression ou basse pression, en fines gouttelettes de quelques microns va capter les calories de l’air ambiant et abaisser la température de quelques degrés.

Si le comportement de vos vaches a changé avec les chaleurs, si votre production laitière est en baisse, il est temps d’agir. 

 

Jean-François MERMAZ pour Eleveurs des Savoie

 

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