NEF 2.0 : Les vaches vous parlent du Bé à Ba du BEA

Note d’Etat de Forme 2.0 : l’analyse scientifique des données de confort, de santé et de bien être animal.

Les experts nutrition de la FIDOCL et d’OPTILAIT, épaulés par l’analyse scientifique de Vetagrosup, ont enquêté et recueilli des données de confort, de santé et de bien être animal mettant en lumière de nouvelles notions sur le cycle de vie et l’emploi du temps optimum des vaches. Ce projet de R&D financé par la région Rhône Alpes Auvergne (dispositif PEPIT) s’est focalisé dans un premier temps sur les bâtiments logettes.

 

 

Cette étude a aussi pour but de montrer l’importance de critères « non nutritionnels » qui influent sur les performances intrinsèques des animaux.

 

La caméra time laps : rendre visible l’invisible de vos troupeaux

Les images prises par les caméras nous permettent d’observer le cycle de vie des vaches. Ces ratios peuvent varier en fonction de la qualité des membres des animaux et de la disponibilité de fourrages à l’auge sur 24h.

 

Les petits détails qui font la différence

Pour chaque élevage, le cycle de vie du troupeau est analysé et personnalisé avec un Indice de Confort de Cycle de Vie

La présence de 20% des vaches à l’auge et 60 % de vaches couchées à toute heure est un bon rapport.

Les animaux réalisent des cycles de deux 2 heures (30minutes d’ingestion et 1H30 de repos et de digestion).

La ration toujours accessible est mise en évidence par la fréquentation régulière des animaux à l’auge.

Dans des bâtiments où il y a une rupture d’alimentation (exemple la nuit), la fréquentation est moins régulière, le nombre de vaches passives est plus important et les animaux présentent des rumens vides, et un état de faim prononcé.

 

Les causes et conséquences d’un film alimentaire désordonné

Note de remplissage de Rumen, durée du 1er repas, et durée de non disponibilité de la ration sur 24heures sont les principaux indicateurs d’un film alimentaire désordonné.

60 minutes après la distribution du 1er repas, 60 % des animaux doivent être couchés prêts à démarrer un cycle de digestion.

La durée d’ingestion du premier repas correspond à une satisfaction de l’état de faim. On parle de satiété.

Si l’on observe un temps d’ingestion de plus d’1 heure lors la distribution de la ration, cela traduit une rupture d’alimentation de plus de 4 heures.

 

 

L’étude nous montre une corrélation entre le remplissage de rumen et la durée de ration non disponible sur 24h.

Pour les troupeaux qui ne connaissent pas de rupture de ration, 65 % des animaux ont une note de rumen compris entre 3 et 4. Le manque de disponibilité de ration sur 24h induit de mauvais remplissages de rumen avec seulement 50% des animaux ayant une note rumen supérieure à 3.

On observera dans ce cas-là, des animaux au comportement boulimique qui vont ingérer en très peu de temps plus de 2 kg de MS de ration entrainant une baisse rapide du PH ruminal et une instabilité du rumen. On parle d’acidose post prandiale.

L’hétérogénéité de la texture des bouses va traduire cette mauvaise digestion.

 

 

 

 

Une heure de temps de couchage en moins, c'est une perte d'un litre de lait

L’optimisation de la production passe par le respect du cycle de vie de l’animal. Pour se faire, il faut que l’animal soit en pleine possession de ses membres pour pouvoir se déplacer et satisfaire ses besoins physiologiques.

Le confort de la logette est donc primordial au bien-être animal. C’est pourquoi, offrir une logette par vache, doit être le premier objectif à atteindre.

 

 

 

 

 

 

Des logettes XXL pour 14 heures de repos

 Pour éviter d’avoir trop de vaches perchées (seuil d’alerte 13%) quatre mesures sont essentielles :

  • Une hauteur de la barre Garrot entre 120 et 125 cm
  • Une longueur barre Garrot-Seuil de logette entre 1.90 et 2m
  • Une diagonale supérieure à 230cm
  • De l’espace de dégagement devant la logette de 1,5m

Une stalle trop courte va accroître le phénomène de vaches perchées avec pour conséquence une déformation des membres (report de charge sur les onglons externe à 95%) et des paturons sales rendant responsable la prolifération de bactéries et de maladies du pied telles que la dermatite et le fourchet.

 

 

 

 

Un couchage confortable pour éviter les blessures douloureuses au jarret

Les lésions sont responsables d’une mauvaise démarche et de boiteries.

Le tarse est la principale articulation indispensable à la mobilité de l’animal.  

La présence de tarsites est le signe d’un inconfort du couchage et d’une dégradation du bien‐être des animaux.  

L’étude NEF2.0 met en évidence la relation confort au sol et qualité des membres en général (absence de tarsites, orientation des membres et état de propreté).

Pour satisfaire le BEA, et optimiser le temps de couchage, seule la présence de paille en abondance dans les logettes fait la différence.

Des logettes creuses, des logettes matelas + 3kg de paille ou logette béton + 6kg de paille sont classées comme logette confortable où l’animal mettra peu de temps pour se coucher (3 à 5 secondes avant de se laisser tomber sur les genoux).

Les animaux ne seront pas dérangés par le frottement abrasif du sol et resterons couchés pendant plusieurs heures. Ainsi, les paturons et onglons seront au sec.

Les logettes matelas seul ou tapis paillé n’arriveront pas à satisfaire l’objectif 0 tarsite. Néanmoins, elles présentent d’autres intérêts qui rentrent en compte sur la globalité de fonctionnement d’une exploitation.

 

Alexandre BATIA, Rhône Conseil Elevage

 

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