Mortalité des veaux : mettre en parallèle des pratiques et des résultats

Le taux de mortalité dans les élevages du Puy-de-Dôme est dans la moyenne nationale voir un peu en dessous. Cependant dans certains élevages, ce taux de mortalité dépasse largement 30% et il est nécessaire de trouver des solutions techniques applicables et durables pour améliorer la situation.

Outre la perte du veau, les accidents sanitaires provoquent des retards de croissance chez les veaux, préjudiciables à la future carrière de la vache. Il faut aussi comptabiliser les pertes liées aux frais vétérinaires, les pertes génétiques et le coût du surcroit de travail généré par la gestion des veaux malades.

 

Une enquête sur les pratiques en élevage

L’objectif de cette étude était de recenser et comparer les  pratiques dans 50 élevages du Puy de Dôme avec d’un coté 27 élevages affichant un taux de mortalité moyen de 4 % et de l’autre un deuxième groupe avec  un  taux de mortalité de 27 %.

 

Les principaux enseignements techniques de l’étude

  • Dans le groupe à mortalité basse, les éleveurs réalisent un meilleur encadrement du vêlage, de la surveillance de la mise bas jusqu’aux soins du nouveau-né en assurant une bonne prise du colostrum. Dès les premières heures, le veau est mis dans un logement adapté pour préserver l’intégrité thermique de celui-ci, ce qui n’est pas réalisé dans 60 % des cas dans le groupe à mortalité élevée.
  • La maitrise de la mortalité passe par la constitution de lot homogène et non surchargé dans un bâtiment à l’ambiance saine. Le groupe à mortalité basse réalise un entretien des box plus régulier et la pratique d’un vide sanitaire est courante. Dans ces conditions la détection et la guérison des veaux malades est plus efficace. Ces points techniques sont souvent mal assurés dans le groupe à mortalité élevé, avec des box collectifs surchargés et des lots plus hétérogènes. Dans ces conditions, la pression microbienne et parasitaire est plus importante et se traduit par davantage de diarrhées et de  troubles respiratoires. Ces troubles pénalisent la bonne valorisation de l’alimentation avec des problèmes digestifs qui s’ajoutent parfois jusqu’au sevrage.
  • Enfin du côté de la conduite des  vaches taries, il n’y a pas de différence significative entre les deux groupes si ce n’est qu’une meilleure complémentation en fourrage est assurée par le groupe à mortalité basse sur la période d’automne favorable à un meilleur bilan énergétique au vêlage.

 

 

Ne pas accumuler les facteurs de risques

Cette enquête vient confirmer les observations de terrai, et les quelques études qui existent sur le sujet. C’est bien une accumulation de facteurs de risques et rarement un seul point qui est à l’origine des difficultés de maitrise de la mortalité des veaux dans les exploitations. Il convient donc d’avoir une approche globale de la conduite pour rétablir des situations non adaptées.

Cependant un matériel d’élevage adapté, de la précision dans la distribution des aliments, le tout dans  un local à l’ambiance maitrisée conditionnent grandement la réussite.

 

PHILIPPE ANDRAUD - EDE Puy de Dôme - Pour le groupe élevage des génisses FIDOCL

 

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