Mise à l’herbe : Assurer la transition pour assurer la production

Une bonne mise à l’herbe doit être effectuée le plus tôt possible, dès que la portance des sols le permet, même si l’herbe n’a pas encore poussé. La transition est progressive et le coût de la ration diminue aussitôt.

 

Adapter la transition pour assurer la production

 

Lâcher tôt pour réussir la transition 

Comme pour tout changement d’alimentation, la mise à l’herbe nécessite une transition progressive. Il faut que la flore microbienne adaptée à la digestion de l’herbe verte se mette en place. Dans un premier temps, on conserve le même type de ration à l’auge en diminuant simplement les quantités et l’on ne sort les vaches que quelques heures dans la journée.
Petit à petit les vaches vont réguler leur absorption de matières sèches au profit des pousses fraîches qu’elles préfèrent.
 

L’herbe couvre 20 à 25 kg de lait

Pour profiter de la valeur alimentaire de l’herbe, il faut que les vaches aient faim lorsqu’elles arrivent dans le pré. Donc le complément de ration doit être donné le soir. En conditions humides, cela évite également que les vaches se promènent et abiment l’herbe en piétinant. Avec une surface disponible suffisante, 30 ares par vache, il est possible de supprimer rapidement les apports d’ensilages.
Au printemps, l’herbe est extrêmement riche. Consommée à volonté elle couvre aisément 20 à 25 kg de lait. Mais elle est pauvre en matière sèche et  transite rapidement. Il est donc important de maintenir un apport de fibres.
 

Limiter la quantité de concentrés

Les correcteurs azotés sont inutiles jusqu’à 5 kg de MS d’ensilage de maïs. Pour les vaches qui produisent plus de 25-28 kg de lait, une complémentation est nécessaire pour offrir la quantité d’énergie que n’apporte pas l’ herbe. Mais au-delà de 3 kg de concentrés, la substitution sera importante et anti économique.
Une augmentation progressive de l’herbe est la meilleure prévention de la tétanie d’herbage. Si la part de la ration en herbe est importante, il est préférable d’utiliser un minéral équilibré (par exemple : 12- 15- 5).
 
Anne Blondel, Ain et Saône et Loire Conseil Elevage
 
 
« Gaec des Chapuis, Sermoyer (01)
Le pâturage des vaches permet d’économiser les fourrages et les achats de concentrés  
 
Depuis toujours, les associés du Gaec des Chapuis misent sur le pâturage des vaches. Le troupeau a grossi au fil des années mais cela n’a rien changé dans leur volonté de voir les vaches pâturer l’herbe. Ce printemps elles auront 17,5 Ha répartis en 4 parcelles soit 22 ares par vache, le pré le plus loin étant à 800 mètres de la stabulation.
 

Comment décidez-vous de la mise à l’herbe ?

C’est essentiellement la portance des sols qui nous guide. Même s’il semble ne pas y avoir beaucoup d’herbe, nous sortons les vaches le plus tôt possible.
 

Quelles sont les modifications apportées à la ration ?

Nous ajustons rapidement la quantité de ration à l’auge en fonction de la pousse de l’herbe et des refus. Nous arrivons rapidement à la moitié de ce qui est distribué l’hiver. Les vaches sortent dès la fin de la traite du matin. Elles mangent la ration à l’auge en rentrant en fin d’après midi. Le  mélange reste le même que l’hiver mais nous diminuons l’azote apporté en fonction de l’état des bouses. Les refus nous guident pour modifier le nombre de rations à donner.
 

Quelles sont les avantages et problèmes posés par le pâturage d’un gros troupeau ?

Le bâtiment n’est pas trop confortable donc c’est bon pour les vaches et leurs aplombs de pouvoir sortir dans les prés et au soleil. Le pâturage permet aussi d’économiser les stocks de fourrages, de paille et de concentrés. Si on avait plus de surface on arrêterait le silo quelques semaines. Mais il faut prévoir au moins un pré plus portant pour les jours de pluie et éviter le matraquage. En 2009 nous avons arrêté de sortir la nuit pour simplifier le travail et avoir tout fini après la traite du soir. Nous craignions les risques de mammites mais tout s’est bien passé. Par contre il a fallu plus de stock surtout en paille.
 
Propos receuillis par Anne Blondel, Ain et Saône et Loire Conseil Elevage
 

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