Mieux pâturer pour gagner en coût, en quantité de lait, en stocks et en travail

A Brion à 1200 mètres d’altitude, sur la commune de Compains (63), le Gaec du Pillet travaille depuis quelques années sur l’amélioration du pâturage, pour des gains à plusieurs niveaux. Début 2009, Géraldine Dupic, notre conseillère du moment m’a convaincu de mettre en place le pâturage tournant avec moins de surfaces.

 

 

L'avis de Sébastien Maruel, Puy-de-Dôme Conseil Elevage

Le plus difficile, c’est de convaincre les éleveurs. Au printemps, je passe dans les pâtures : le visuel permet de sensibiliser. Au moment des déclarations PAC, je calcule les surfaces réservées à la pâture de chaque troupeau : avec le support photos c’est simple à faire. A d’autres moments, en calculant la quantité totale de concentré par vache, on pointe les périodes où les résultats dévient, parce qu’avec un pâturage mal géré, les éleveurs donnent souvent trop de concentré. Aujourd’hui parler de réduction des coûts est un élément moteur auprès des éleveurs. C’est aussi une entrée pour revisiter le système fourrager et la gestion des stocks.

Mais je peux aussi sensibiliser en lien au respect du cahier des charges en zone Saint Nectaire par rapport au niveau de concentré utilisé.

De façon générale, le conseil sur le pâturage nécessite d’accompagner les éleveurs au plus près. Il faut être présent : c’est du temps et pour le conseiller et pour l’éleveur mais au final l’économie pour l’exploitation est importante.

Jérôme Gay et sa mère conduisent un troupeau d’une soixantaine de montbéliardes à 6000 kg de lait. Une vingtaine de génisses sont élevées par an pour vêler en moyenne à 34 mois. « Comme pour beaucoup d’éleveurs ici, les laitières étaient les premiers animaux à sortir et on les lâchait tard et on mettait le fil serré car on avait peur de manquer d’herbe et finalement, on se faisait dépasser. »

« Début 2009, notre conseiller m’a convaincu de mettre en place le pâturage tournant avec moins de surfaces. J’ai fait des parcs en tenant compte de la surface totale de pâture et de l’implantation de la salle de traite mobile. Aujourd’hui, pour améliorer encore, il reste à diminuer la surface. J’ai pris conscience que d’avoir peur de manquer d’herbe ne sert à rien. »

Jérôme pense qu’il faut un peu d’expérience pour optimiser le pâturage. «C’est dur de faire une croix sur des convictions enracinées depuis des générations. Cette année avec notre conseiller d'élevage, nous allons faire une prévision de pâturage en précisant l’ordre de pâture et les surfaces à mettre de côté si ça pousse trop vite. Et puis il reste encore à aménager des clôtures et des points d’eau. Revoir le pâturage des vaches nous a vite amenés à revoir celui des génisses et les parcelles de fauches. D'ailleurs pour avoir plus de regain dans la ration je vais faucher plus tôt les 1eres coupes et réajuster la fertilisation pour la 2eme coupe.

Aujourd’hui je suis très satisfait du travail accomplit : on a gagné en autonomie fourragère, en lait (avec moins de concentré) et en temps de travail (transport boule à lait, tonne à eau. »

Josiane Chaussaroux, Puy-de-Dôme Conseil Elevage

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