Mammites : Réunir les intervenants de l’élevage pour mener la lutte

Réfléchir ensemble : dans le département du Rhône, depuis plus de 10 ans, lorsqu’une exploitation laitière reçoit deux résultats mensuels à la laiterie supérieurs à 400.000 cellules, l’éleveur peut réunir les intervenants de l’élevage (conseiller d’élevage, vétérinaire, technicien de laiterie…), sous l’égide du GDS, pour résoudre son problème. Cette méthodologie est reprise par l’ensemble des ECEL de la FIDOCL.

 

La table ronde, une étape importante 

Ce plan mammite débute systématiquement par une réunion des différents intervenants, dans l’élevage et avec l’éleveur. Tout d’abord, un état des lieux est dressé grâce aux résultats du Contrôle Laitier (historique individuel, bilans…) et aux enregistrements du carnet sanitaire (nombre de mammites cliniques, types de traitements...). Chaque intervenant se doit d’apporter un élément de solution en fonction de ses compétences respectives. L’éleveur profite de cette rencontre pour faire part de ses difficultés face à ce problème. En contrepartie, il reçoit des arguments et des conseils communs à l’ensemble des personnes avec qui il a l’habitude de travailler.

Un point est réalisé sur les conditions d’élevage (bâtiment), sur les pratiques de traite, sur l’utilisation des traitements des mammites cliniques et  sur le tarissement.

La mise en œuvre des recommandations

Bien entendu, une visite à la traite est réalisée par le conseiller d’élevage spécialisé du département, le plus souvent avec l’aide des Lactocorder®. Des analyses bactériologiques sont effectuées, ce qui permet au vétérinaire de redonner les protocoles de tarissement et de traitement des mammites cliniques. Si le bâtiment est un élément clé du problème, un diagnostic d’ambiance peut être envisagé. Un point régulier est assuré par le conseiller responsable du suivi de l’élevage lors de ses différentes visites.

Le GDS est chargé d’animer ces « plans mammites ». Il apporte également une aide financière à l’éleveur :

  • Aide à l’abattage des animaux infectés.
  • Aide de 50% sur les analyses bactériologiques.
  • Aide de 50% sur la visite d’assistance à la traite.
  • Aide de 70% sur le diagnostic d’ambiance du bâtiment.

La conclusion du plan

Dix à douze mois après l’ouverture du plan, une réunion de « fin de chantier » est réalisée. Elle permet de faire le point sur l’évolution des résultats. Parfois de nouvelles recommandations sont données à l’éleveur.

Cette coopération entre les différents acteurs est rassurante pour l’éleveur en raison des arguments et conseils communs. De plus, il dispose d’un plan d’action précis.

 

Hervé  Despinasse, Rhône Conseil Elevage

 

 

Laurent VILLE, Saint Martin en Haut (69)

« J’ai décidé de prendre le taureau par les cornes »

Laurent Ville est installé dans les Monts du Lyonnais, à la tête d’un troupeau de 35 Prim’Holstein, logées dans un bâtiment à logettes paillées. La salle de traite est ancienne, mais elle reste très fonctionnelle grâce à plusieurs modifications.

Pourquoi êtes-vous rentré dans un Plan Mammite en août 2016 ?

Depuis quelques mois, les comptages cellulaires de mon troupeau se dégradaient régulièrement. Un nombre important de mammites cliniques apparaissait. Mon conseiller et mon vétérinaire m’ont encouragé à faire ce Plan Mammites. De plus, un résultat à 700 000 cellules m’a fait prendre conscience que j’avais une « bombe à retardement » entre les mains.

Que vous a apporté ce plan ?

Avec les intervenants de mon élevage, conseiller, vétérinaire, technicien de laiterie et G.D.S, nous nous sommes réunis sur mon exploitation. Mes résultats ont été épluchés et discutés. Des recommandations importantes m’ont été données :

  • Réforme de 7 vaches infectées,
  • Désinfection des manchons,
  • Vaccination des génisses prêtes et des vaches saines car des analyses montraient la présence de Staphylocoques.

Ce plan m’a permis de me sentir soutenu durant cette période difficile, ce qui est plutôt rassurant.

Quelle est votre situation actuelle ?

Mes résultats se sont vraiment améliorés depuis le mois de novembre 2016 : les analyses de lait de mélange sont redescendues en dessous de 150 000 cellules et le nombre de mammites cliniques est très faible. C’est donc une satisfaction importante. Toutefois, la vigilance doit rester de mise.

 

Propos recueillis  par Hervé Despinasse

 

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