Maitriser mes charges alimentaires grâce au pâturage

Emmanuel Dargère est installé sur la commune de Bibost dans les coteaux du lyonnais. Il conduit un troupeau de 30 montbéliardes à 6800kg ainsi qu’un atelier de petits fruits (cerises et prunes). Le système alimentaire est basé sur une bonne maitrise du pâturage. Au printemps la surface disponible pour les animaux est comprise entre  8 et 11 ha suivant les années et la pousse de l’herbe. La mise à l’herbe est conditionnée par la portance des sols mais est en général très précoce (entre le 20/02 et le 10/03 suivant les années).

 

Comment déclenchez-vous la mise à l’herbe ?

Je suis sur un secteur où l’on souffre plus d’un printemps humide que d’un printemps sec. Du coup dès que ça porte je lâche mes vaches. D’abord quelques heures par jour puis j’allonge le temps de séjour avec l’augmentation de la croissance. Cette mise à l’herbe précoce (au 10 mars en 2015) permet d’améliorer la portance de mes sols par un bon tallage des graminées.

 

 

Comment s’organise votre système de pâturage ?

La gestion de l’herbe se fait en pâturage tournant sur 8 à 10 parcelles proches de l’exploitation. Mon parcellaire se compose pour la majeure partie de prairies naturelles et d’une ou deux prairies temporaires que j’utilise pour augmenter le potentiel si je suis en manque d’herbe. Si ce n’est pas le cas ces parcelles sont récoltées en foin ou enrubannage et sont en général réintégrées par la suite. Ces parcelles sont systématiquement déprimées. Cela me permet de réduire rapidement le fourrage à l’auge.

 

 

Pour vous quel sont les avantages du pâturage ?

Le premier, et non le moindre, est le coût. Dans un environnement économique « tendu » laisser les vaches au bâtiment avec  de la ration et des concentrés me paraït difficile. Aujourd’hui, je trais près de 26 kg par vache avec moins de 3 kg de concentrés. Pour traire autant cet hiver il m’en faudrait le double. Mon coût de ration s’élève à 45 euros/1000l contre 130 euros en ration hivernale. Le deuxième est le temps de travail. Je me suis organisé en pâturage tournant et  dès que les vaches n’ont plus de fourrage distribué, je passe moins de temps au bâtiment et suis donc plus disponible pour la deuxième activité de mon exploitation.

 

Mickaël COQUARD - Rhône Conseil Elevage

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