Maïs ensilage : une ensileuse bien réglée pour un fourrage de qualité

Un excellent maïs sur pied peut perdre une grande partie de sa bonne valorisation par le rumen de la vache si l’ensilage n’est pas réalisé correctement.

 

 

Trois journées de réglage d’ensileuses sur maïs ont été organisées en août et septembre 2017 à l’initiative des Conseil Elevage de la Loire et la Haute-Loire. Les échanges ont été riches et ont permis aux éleveurs et aux techniciens de confronter leur vision avec les professionnels du machinisme, entrepreneurs, conducteurs de CUMA et concessionnaires. Ces démonstrations ont permis de confirmer que, quelle que soit la marque de la machine, c’est le réglage qui détermine la qualité du fourrage.

 

Toutes les machines font du bon boulot si elles sont bien réglées

Nous avons pu comparer le travail d’ensileuses des marques John Deere, Claas et New Holland. Toutes ont répondu aux exigences : une coupe franche et des grains pulvérisés. Avec les réglages, depuis la cabine, on peut s’adapter en temps réel aux caractéristiques des maïs. Il est anormal de trouver des ensilages mal conditionnés.

 

Pulvériser les grains

L’intérêt principal d’un maïs est l’apport d’une source énergétique de haute valeur par le biais du grain (notamment amidon by pass). De ce fait, pour être bien assimilé par l’animal, le grain doit être broyé le plus finement possible. Dans l’absolu, on ne devrait retrouver que de la farine à l’intérieur du fourrage. Plus le grain est dur, plus il sera difficile de l’éclater. L’idéal est un grain où les trois amidons, vitreux, pâteux et laiteux, sont présents à parts égales. Ceci correspond à un taux de matière sèche du fourrage de 32 %.

 

Le test du seau d’eau

Pour évaluer le broyage du grain, on plonge deux poignées d’ensilage dans un seau de 20 litres d’eau. Après avoir brassé le fourrage pendant 30 secondes, on laisse reposer. Les grains de maïs tombent au fond ce qui permet de repérer la part de grain non éclatée. L’objectif est que le grain soit pulvérisé, un grain cassé en deux ne sera pas digéré à 100%.

 

Couper court

Les brins doivent être coupés net, à une longueur moyenne de 12 à 15 mm. Les ensilages coupés trop grossièrement, à plus de 20 mm, sont plus difficiles à tasser et peuvent présenter des problèmes de conservation. De plus avec un ensilage trop grossier, la valorisation des feuilles et des tiges sera pénalisée. Une densité supérieure à 800kg/m3 et une bonne conservation sont les signes d’une longueur de coupe adaptée au maïs récolté.

 

Le tamis

Pour évaluer la qualité du hachage, on passe les ensilages au tamis ITCF ou Pennstate. Les proportions recherchées sont présentées dans le tableau ci-dessous.

 

 

 

Des ensilages de maïs !

Il n’existe pas un ensilage de maïs mais différents types. On pourrait cependant définir un maïs idéal avec un compromis entre le rapport tige/feuille et grains. Sa teneur : 380 g/kg MS NDF et 320 g/kg MS amidon, avec une digestibilité totale de 74%, pour une valeur dNDF de 55% et une DT6amidon de 84%, soit 270 g/kg MS d’amidon dégradable dans le rumen. Ainsi, la valeur UFL approche des 0,95, avec un fonctionnement optimal du rumen entre les bactéries cellulolytiques et les amylolytiques.

 

   

            

 

 

 

 

 

 

 

 

Patrice MOUNIER, Haute Loire Conseil Elevage - Florence Fargier, Loire Conseil Elevage

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