L’urée vache par vache et Siel web

L’analyse de l’urée vache par vache devient aujourd’hui opérationnelle. Cette nouvelle donnée demande une méthode d’approche progressive que nous allons vous décrire. Trois écrans de Siel web vous permettront une analyse rapide et fine. SIEL web est le nouveau site intranet que vous proposera bientôt votre organisme.

 

 

Une révolution nutritionnelle

 

L’urée tank reste la base de l’analyse nutritionnelle

Vous disposez sur le flacon interprofessionnel de l’urée que nous appelons « urée tank ». Son intérêt est dans la fréquence et dans le fait que le lait collecté représente la vision de 2 ou 3 jours d’alimentation. Les 6 derniers prélèvements effectués, soit 2 mois de temps, permettent de positionner efficacement un élevage.
Quatre profils sont prédominants : urée stable, urée variable, urée forte et urée faible comme décrit dans les pages précédentes.
Dans cet exemple, la moyenne est à 238 mg/litre. Nous sommes dans la zone de confort animal. L’amplitude entre le point bas et le point haut est de 80 mg/litre. L’écart commence à se creuser. Le dernier prélèvement faible, si il est confirmé au prochain prélèvement, confirmera la tendance « urée variable ». A ce stade, rien d’alarmant mais prudence.


L’urée par stade de lactation, un indicateur complémentaire des TB et TP

Le flacon prélevé par votre agent de pesée vous amène aujourd’hui une nouvelle donnée. L’analyse individuelle est difficile à interpréter. La première valorisation est visible sur « l’araignée » avec une valeur moyenne des individus, appelée « urée troupeau ». Cette valeur est à confronter à l’urée tank et à son profil avec précaution. Une vigilance s’impose car cette valeur représente le lait de deux traites et l’analyse n’est pas réalisée avec le même appareil. Dans notre exemple, la valeur troupeau, à 280 mg/litre, reste dans la tendance de l’élevage.
L’intérêt de l’analyse individuelle est sa distribution en fonction des stades de lactation. La production influence le taux d’urée mais son impact reste faible et l’amplitude s’étalonne à 50 mg/litre.
Ainsi pour les stades 0-100 jours, 100 à 200 jours et 200 jours et plus, leurs valeurs devraient s’écarter au maximum de 50 mg/litre. Cette cohérence nous permet de juger l’équilibre du rationnement en fonction des stades de lactation.

 

 

 

Dans notre exemple, seul le lot 100 à 200 jours est proche de la moyenne du troupeau. L’urée des débuts de lactation s’envole à 340 mg/litre et les fins de lactation descendent à 210 mg/litre. Ces valeurs sont à mettre en parallèle avec les taux de début de lactation qui sont en alerte : TP 27,9 g/kg et TB 36,6 g/kg. Cette situation nécessite un tour d’élevage approfondi pour revisiter la mise en œuvre du rationnement des taries en passant par les débuts de lactation pour finir par les fins de lactation. Une précision : cela ne remet pas en cause la ration complète. Cette lecture des résultats par stade visualise la réponse d’animaux avec des besoins différents à une pratique globale d’alimentation.

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Deux graphes pour visualiser la dispersion des analyses individuelles

Pour aller plus loin, les données individuelles sont représentées sur 2 graphiques. Le premier croise l’urée individuelle et le taux protéique et le deuxième l’urée individuelle et la production.
Dans notre exemple, les points sont très dispersés. Une analyse trop rapide peut orienter sur un excès ou un manque d’énergie ou peut conclure à un excès ou un manque d’azote. Dans cette situation comme dans beaucoup de situations, une approche globale, qui reprend les fondamentaux, sera nécessaire.

 

Patrice DUBOIS, Rhône Conseil Elevage

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