Longévité, le challenge des quatre lactations et plus

La longévité se définit comme la durée de vie totale de l’animal. En 2020, nous avons mené une étude sur les 450 exploitations adhérentes à Rhône Conseil Elevage pour mieux cerner ce critère.

Un âge moyen à la réforme de 5 à 7 années

Dans nos bilans, la donnée qui traduit le mieux la longévité est l’âge à la réforme. Cet âge moyen est de 6 années pour l’ensemble des vaches réformées pour un troupeau en 2020 adhérent à Rhône Conseil Elevage. Les 15% meilleurs sont à 7 années et les 15% moins bons sont à 5 années. Cette différence de 2 années est forte et demande des explications.

Le pourcentage de 1° lactations, élément fondamental

L’âge à la réforme est corrélé avec d’autres critères qui sont l’âge moyen du troupeau, le numéro moyen de lactation, le pourcentage de 1° lactations et le pourcentage de 4èmes lactations et plus.

 

 

 

 

Ainsi les élevages avec un âge de 7 années à la réforme ont un âge moyen de 6 années, un numéro moyen de lactation de 3.4 et un pourcentage de 4èmes lactations et plus de 42%. Ce pourcentage important de 4èmes lactations et plus se traduisent par 20% premières lactations. Le pourcentage de premières lactations est un élément fondamental de diagnostic de longévité potentiel d’une exploitation. Les 15% des exploitations où la longévité est la plus faible possèdent plus de 35% de L1 avec un numéro moyen de lactation qui descend à 2,2.

 

La longévité du troupeau corrélée à la taille des troupeaux

La taille des exploitations semble être un critère discriminant. Pour illustrer ce propos, les meilleurs résultats sont obtenus par des exploitations de 42 vaches qui élèvent seulement 8 génisses par an. Le groupe « longévité inférieure » élève un troupeau de plus 55 vaches pour 19 génisses vêlées. Le facteur temps de travail, qui favorise ou non la gestion des périodes à risque, rentre en ligne de compte comme le facteur « nombre d’individus » qui augmente ou baisse la pression sanitaire. Pour les troupeaux de taille importante il faudra donc redoubler de vigilance.

Longévité rime avec santé !

Faire de la longévité, c’est pouvoir baisser le besoin en génisses tout en maîtrisant la santé animale. La maîtrise des leucocytes et des mammites est fondamentale pour faire vieillir les animaux. Les objectifs de réussite sont de moins de 100 000 cellules en moyennes sur les premières lactations, plus de 85% de vaches à moins de 300 000 cellules, moins de 5% à plus de 800 000. Le nombre de vaches atteintes par une mammite doit être de moins de 10%. La gestion du tarissement doit permettre d’avoir un taux de guérison d’au moins 80% et un taux de nouvelle infection inférieur à 10%. Les élevages où la longévité est la meilleure atteignent ces objectifs.

Données 2020 Rhône

Age à la réforme

Moyenne leucocytes

Moyenne leuco L1

Tarissement, taux guérison

Tarissement, taux n° infection

Longévité inf

6

272 000

183 000

73.6 %

13.9 %

Longévité moyenne

5.2

256 000

173 000

75.6 %

12.8 %

Longévité sup

7.1

244 000

166 000

76.7 %

11.1 %

 

Même avec peu de renouvellement, la moyenne des leucocytes du troupeau est plus basse, preuve d’une très bonne maîtrise de la santé globale du troupeau.

Le taux de réforme des premières lactations est très faible (6% des génisses vêlées). Peu de problème de santé et une reproduction maîtrisée permet de limiter les sorties obligatoires de vaches (vache vide, mammite, boiterie) et donc de limiter le renouvellement.

 

Longévité = rentabilité

La conduite d’élevage est une conduite cohérente avec une production maîtrisée (+200 kg par rapport à la moyenne) mais pas maximale. Le taux protéique est un peu supérieur de 0.5 points avec un niveau d’alerte des TP faibles bas (<15%). Le lait par jour de vie devient élevé à 9,45 kg (soit 5% de plus que le groupe « longévité inférieure ».

 

 

Paroles d’éleveurs :

« Faire de la longévité, c’est être présent. Et tout se joue autour du vêlage par la mise en place d’un management précis.

Le lot des prépa vêlage est primordial. La santé de la mére et du fœtus se joue à ce moment là. L’objectif est de préparer la future lactation en combinant lait, santé et reproduction. Et pour le fœtus il s’agit de préparer l’immunité pour favoriser une bonne croissance. Au vêlage, il faut réduire au maximum les mises bas difficiles. Car cela engendre systématiquement des problèmes de délivrance pour la mére. Le veau a souffert. Il absorbe moins bien le colostrum et reste plus fragile.  

Dans le premier mois de lactation, c’est du temps avec une surveillance accrue, du confort pour éviter toutes les pathologies. Entre 60/90 jours, c’est la mise à la reproduction  et le sevrage deux mots clefs pour la mère et la future génisses. A six mois, c’est la gestation confirmée pour la mère et 200 kg de poids pour la génisse.

Et là, c’est gagné ! La longévité c’est un troupeau en pleine santé. C’est motivant et c’est économique »

 

Apie

11° lactation, 145 000 kg de lait, 25 kg lait par jour de vie, bilan Efficow 18 000 euros.

Earl du petit Ramard à Condrieu (69) – Actuellement 7 vaches à plus de 100 000 sur 35 vaches

Quentin Velut « la longévité c’est d’avoir des vaches à plus de 100 000 litres de lait vendu »

 

Vive

12° lactation, 115 000 kg de lait, 19 kg lait par jour de vie, bilan Efficow 10 000 euros.

Rémi Vericel à La Chapelle sur Coise (69) – 50% des vaches à plus de 4 lactation. 4.3 rang moyen lactation

« La longévité c’est d’avoir le plus de vache en 4° lactation »

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