Les infections à mycoplasmes en élevage caprin : une pathologie discrète aux lourdes conséquences

Les mycoplasmes ont une incidence sanitaire et économique majeure sur les élevages caprins. C’est une maladie qu’il est important de maîtriser au maximum pour en limiter les conséquences.

La mycoplasmose est une maladie due à une bactérie intracellulaire appelée Mycoplasma. Les mycoplasmoses engendrent des conséquences plus ou moins grave au niveau de la santé des animaux (de l’absence totale de symptômes à la mort de l’animal) mais toujours importantes sur le plan économique (baisses de production, réformes, mortalités, coût de traitement).

 

 

Son mode de développement (intracellulaire) ainsi que sa résistance naturelle à certaines familles d’antibiotiques, notamment les béta-lactamine, rendent son traitement partiellement inefficace. Il est donc très difficile d’éradiquer totalement la bactérie d’un troupeau une fois que celle-ci est apparue. La mycoplasmose est donc une maladie qu’il est important de détecter sur son troupeau et en cas d’introduction d’animaux sur l’exploitation.

 

Les symptômes sont variés et peuvent parfois passer inaperçu :

  • Sur adultes : Mammites, sous-production, mauvais démarrage de lactation, tarissement en cours de lactation, augmentation des cellules, atrophie d’un quartier, symptôme grippal (fièvre, essoufflement), arthrite, animaux qui marchent sur les genoux, pneumonie, conjonctivite ou encore avortement.

 

  • Sur jeunes : Septicémie néonatale, arthrite à environ 10j d’âge, pneumopathies …

La maladie est souvent asymptomatique mais peu se déclencher à la suite d’un stress. Ce stress peut par exemple être dû à l’introduction de nouveaux animaux, un changement de bâtiment, des travaux, la présence d’un chien électrique, un changement brusque d’aliment ou encore à la présence d’autres maladies.

Il est possible de détecter la présence de Mycoplasma par des prélèvements de lait directement dans le tank. L’expédition des échantillons doit être réfrigérée et effectuée en début de semaine. Les mycoplasmes peuvent également être retrouvés dans les articulations et les poumons des animaux infectés.

 

Attention : Un résultat négatif ne signifie pas que le troupeau est indemne !

En effet, l’excrétion de Mycoplasma par les animaux peut parfois être en-dessous du seuil de détection de l’analyse et passer inaperçu. Pour connaitre l’état sanitaire d’un troupeau face aux mycoplasmes il est recommandé de faire au moins 3 analyses en un an.

En cas de présence de Mycoplasme sur l’exploitation, il est nécessaire de se tourner vers un vétérinaire qui pourra orienter la marche à suivre et qui pourra éventuellement prescrire un traitement. L’homéopathie, la phytothérapie peuvent aider les animaux à lutter contre cette bactérie en augmentant leurs défenses immunitaires.

Limiter la contamination au sein du cheptel sera également impératif. Pour protéger les jeunes, il est conseillé de séparer les jeunes de leur mère dès la naissance et de leur distribuer un colostrum thermisé (56°c pendant 20min). Pour protéger le troupeau tout au long de l’année il est possible de créer un ordre de traite (animaux sains en premiers) ou de procéder à la désinfection des manchons (au péroxyde d’hydrogène) entre chaque chèvre. Limiter toute sorte de stress, réformer les animaux malades et désinfecter régulièrement le bâtiment sont également des mesures permettant de limiter l’impact de la bactérie au sein du troupeau.

A ce jour aucun vaccin n’est disponible contre les mycoplasmes en France. Il existe cependant un vaccin en Espagne contre Mycoplasma agalactiae, l’une des 5 souches les plus fréquentes en élevage caprin. A l’avenir, un auto-vaccin pourrait voir le jour mais actuellement aucun recul n’existe vis-à-vis de cette méthode.

 

Morgane LAMBERT, Loire Conseil Elevage

 

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