Le lait par jour de vie, critère de management du troupeau

Parce que la génisse coûte cher à produire, autant faire en sorte que la vache produise tôt et reste en bonne santé pour durer longtemps. La répartition des élevages classés par lait par jour de vie montre une grande variabilité des résultats. Dans notre étude, le lait moyen par jour de vie s’élève à 8,5 kg lait/j de vie. L’idée force de ce critère : faire vêler tôt et durer longtemps.

 

 

Le lait par vache influe beaucoup

Le tableau montre les caractéristiques principales liées à la conduite du troupeau. Le niveau de lait par vache et par an apparait nettement comme un facteur favorable à la production de lait par jour de vie. C’est aussi ce qu’affiche le graphique. Nos moyennes pour 6000 kg de lait par an c’est 7,6 kg de lait / jour de vie et pour 8000 kg, c’est 10,6 kg. Cependant, l’analyse des points les plus écartés de la droite montre que pour un même lait par jour de vie on peut avoir des écarts de plus de 1500 kg de lait par vache.

Mais d’autres éléments de conduite sont favorables

A même niveau de lait par jour de vie, les élevages qui se situent en dessous de la droite affichent surtout des durées de vie plus longues  et des vêlages plus précoces : +0,8 lactations et -1 mois d’âge sur l’ensemble des animaux de chaque élevage.

Ces élevages ont des taux de renouvellement bien plus faibles que ceux situés en dessous de la droite et, de fait, un turnover moins important sur le troupeau: -8% de renouvellement et +10% de vaches toujours présentes. Un élevage à 6000 kg peut obtenir un lait par jour de vie équivalent à un élevage à 8000 kg, l’écart se fait sur le nombre de lactation (-1 lactation pour les élevages les plus productifs liés à un fort turnover).

Une autre lecture du graphique précise que pour un même niveau de production par vache, 7500 kg par exemple, le lait par jour de vie varie de 8 à plus de 11 kg. Le déficit de lait par jour de vie n’est pas compensé par une valorisation des animaux sortis autre qu’en boucherie, alors cela révèle des problèmes de conduite qui doivent être étudiés.

Josiane Chaussaroux, Puy-de-Dôme Conseil Elevage

 

« Philippe ANDRAUD, expert alimentation au Conseil Elevage du Puy-de-Dôme

Le lait par jour de vie est un critère synthétique de rentabilité à l’échelle de l’atelier laitier. Considérant que sur une exploitation un animal improductif coûte, avec moins de jours improductifs une vache dégagera davantage de produit dans sa carrière sans forcément accroitre les charges. Cela implique une bonne maitrise technique sur l’élevage des génisses, la conduite alimentaire des vaches laitières, tout en ayant des performances de reproduction satisfaisantes.

+ 3 kg de lait par jour de vie pour des vêlages précoces

Optimiser le lait par jour de vie implique d’avancer l’âge au vêlage. Les études montrent que les vaches qui vêlent tôt produisent plus de lait sur leur carrière. En plus, le vêlage précoce diminue le nombre de jours improductifs avant le 1er vêlage. Les observations réalisées par l’OS Montbéliarde montrent que sur des écarts de 8 à 9 mois d’âge au vêlage, on atteint environ 3 kg de lait par jour de vie en plus pour les animaux qui vêlent précocement. Il est nécessaire d’assurer des croissances soutenues sur les génisses pour faire du vêlage précoce, avec un impératif de 200-220 kg à 6 mois, et 420 kg à l’insémination.

Optimiser le niveau de production en fonction du système

Optimiser le niveau de production de l’animal en fonction du système fourrager permet de lui donner toutes les chances de faire une bonne carrière. Il faut satisfaire une alimentation de qualité et notamment la voie des fourrages. La maitrise sanitaire de la ration, fibrosité et minéralisation notamment, doit être garantie. La reprise d’état corporel d’une lactation à l’autre est un autre point à maîtriser. Les boiteries doivent être contrôlées grâce à l’alimentation et au confort du bâtiment. Enfin, orienter la génétique sur la qualité des mamelles et la solidité des aplombs est un gage de longévité.

Le lait par jour de vie est un critère complet d’un point de vue technico-économique et peut constituer un bon élément de comparaison à l’intérieur d’un groupe d’exploitations.

 

Propos recueilli par Josiane Chaussaroux, Puy-de-Dôme Conseil Elevage

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