Le Diagnostic Travail pour optimiser son organisation

Parce que le temps, c’est aussi de l’argent... Deux approches sont envisageables : l’une quantitative ACTEL, l’autre qualitative « Parlons Travail ». Depuis l’année dernière, les ECEL de la FIDOCL vous proposent ces services sur l’organisation du travail en élevage. Cette thématique fait partie du Contrat Régional d’Objectif Filière Rhône-Alpes. Dans ce cadre, des conseillers de chaque département ont été formés à cette spécialité et un groupe d’experts régionaux est constitué.

 

 

La méthode ACTEL, reconnue au niveau national comme le bilan travail des éleveurs laitiers, permet un bilan quantitatif. Le conseiller spécialisé réalise un entretien avec chaque associé afin de comptabiliser le travail réalisé en astreinte et en saison. Le résultat consiste en une photographie du travail à réaliser sur l’exploitation, par personne et mois par mois. La méthode comprend une notion de temps disponible calculé pour les associés. Cette notion met en évidence la souplesse dont ils disposent pour faire face aux aléas de travail. La méthode ACTEL permet aussi de se comparer à des références pour se situer au niveau de l’efficacité dans la réalisation des taches.

 

Parlons travail

Parlons travail est une méthode qualitative qui s’appuie plus sur l’écoute et les ressentis. Sont pris en compte la perception de la charge de travail, la pénibilité, les relations avec les autres. Cette méthode peut être utilisée seule ou en complément d’un diagnostic ACTEL. L’organisation du travail est mise à plat pour réfléchir, accompagné d’un conseiller, à l’amélioration de la situation. En société par exemple, des entretiens avec chaque associé permettent de mettre en évidence et de partager les attentes de chacun vis-à-vis du travail commun.

Les associés du gaec des Perses qui témoignent ci-contre ont réalisé un diagnostic complet, combinaison de ces deux méthodes.

Cécile Pandrot, ACSEL Conseil Elevage

 

« GAEC des Perses, Francheleins (01)

Se réorganiser pour être plus efficace

En 2012, l’exploitation a dû gérer le passage de quatre à trois associés en conservant l’effectif des 130 vaches laitières, les 279 ha et trois sites d’exploitation. Le diagnostic travail réalisé avec leurs conseillères en 2015 leur a permis la réorganisation des tâches. Ils nous expliquent comment ils sont passés d’une situation subie à une situation choisie.

La charge est très importante et le travail doit être réorganisé en anticipant les tâches à effectuer. Pour prendre les bonnes décisions, les associés souhaitent établir un réel dialogue et s’accompagner mutuellement. L’objectif est de partager les idées et les mettre en application ensemble.

L’aire paillée des veaux a été reconfigurée pour permettre de distribuer le mash sur toute la longueur du couloir d’alimentation en un seul passage du tracteur. La traite du matin sur le site des laitières est réalisée par seulement deux associés. Ceci permet de libérer du temps au troisième associé pour s’occuper des génisses sur les sites distants.

 

Les tâches sont réparties de façon plus homogène et les associés sont plus polyvalents

L’organisation à trois restant encore compliquée, une réunion hebdomadaire est conduite chaque lundi avec la conseillère d’élevage. Les taches à réaliser chaque semaine sont définies et réparties entre les associés. Le lundi suivant le point de leur réalisation est fait avec les trois associés. La discipline du travail se met en place. Si les taches ne sont pas réalisées, le dialogue entre associés permet de savoir ce qu’il a manqué, pourquoi elles n’ont pas été faites et comment elles vont être réalisées la prochaine fois.

Les associés ont retrouvé de la motivation

En renouant le dialogue et en communiquant de façon simple et efficace, le travail est simplifié par l’aménagement du temps dédié à chaque tache. La conseillère d’élevage assure le lien entre eux pour qu’ils maintiennent un rythme de travail cohérent avec les besoins de l’exploitation.

Laurence Ponthus, ACSEL Conseil Elevage