Le contrôle de performance : la base du métier des entreprises de conseil en élevage

Lorsque les entreprises de conseil en élevage (ECEL) se prénommaient encore « contrôle laitier », il était évident de faire le lien avec le contrôle de performances.

 

 

 

Qu’est-ce que le contrôle de performances ?

Aujourd’hui, le métier a évolué, mais la base du conseil en élevage reste toujours le contrôle de performances.

9 à 12 fois par an, en une ou deux traites, pour les vaches mais aussi les chèvres et brebis laitières, en salle de traite comme pour les robots de traite, le contrôle de performances est réalisé soigneusement par les agents de pesée, ou par l’éleveur lui-même. Le but est de récolter des données quantitatives et qualitatives qui permettront d’aider au pilotage du troupeau et d’alimenter les bases de données génétiques.

Il existe aujourd’hui plusieurs outils pour faciliter ce contrôle et la récupération des données.

La pesée électronique pour réduire le risque d’erreur.

La pesée électronique, ou LP@, est en place depuis plusieurs années et permet de substituer la liste de pesée papier au profit du smartphone. Gain de place sur la table, gain de temps, réduction du risque d’erreurs, la LP@ est aussi un confort de travail pour l’éleveur, qui n’a plus besoin de donner le numéro ou le nom des animaux.

À la fin de la pesée, les enregistrements sont automatiquement transférés sur le serveur de traitement des données pour permettre le mariage de toutes les informations.

Les compteurs électroniques pour simplifier la logistique.

Certaines salles de traite sont équipées de compteurs électroniques et préleveurs qui permettent de ne pas installer de matériel de pesée. Gain de temps pour les agents de pesée, facilité pour les éleveurs en protocole B, ces installations simplifient la lecture des poids de lait.

Ces compteurs, comme le matériel de pesée classique sont vérifiés annuellement.

Dans le cas où les compteurs sont reliés à un ordinateur et à une connexion Internet stable, il est possible d’utiliser des passerelles. Ori-Automate et Datahub sont des logiciels d’échanges de données  permettant une transmission à double sens (import-export). L’éleveur n’a plus besoin de saisir les informations d’inséminations, échographies, vêlages, entrées ou sorties d’animaux ; les échanges se font automatiquement. Dans l’autre sens pour les poids de lait, qui eux sont automatiquement transférés sur le serveur de traitement de donnée des ECEL.

Il est possible aujourd’hui d’utiliser le monitoring pour contrôler à distance le bon fonctionnement des compteurs à lait. Cette plateforme permet de ne pas programmer de vérification terrain si les compteurs sont tous en état de marche. A contrario, elle permet aussi d’alerter les éleveurs de dysfonctionnement sur un ou plusieurs compteurs et de pouvoir réagir le plus rapidement possible.

 

Qu’est-ce que le métier d’agent de pesée ?

Les agents de pesées sont les premiers maillons de la chaîne du conseil en élevage. Ce sont eux qui vont récupérer les données du contrôle de performances.

Audrey Mallard, agent de pesée depuis avril 2022.

« Après une carrière de secrétaire médicale, et à la suite d’un déménagement, j’étais à la recherche d’un poste qui offrait de la souplesse et de la flexibilité. Je n’avais jamais vu une vache de près et ne savais pas du tout à quoi m’attendre.

J’ai donc assisté à une pesée en observation, et le contact avec les animaux m’a plu. J’ai donc eu une formation avec un agent de pesée et une coordinatrice pendant une semaine. A la fin de cette formation, j’ai pu faire les pesées en autonomie. Aujourd’hui j’effectue les pesées dans 25 élevages, gère le ramassage de flacons de 2 élevages en protocole B, et le dépôt du matériel pour quelques élevages robotisés.

Ce qui me plaît le plus, c’est le contact avec les éleveurs, le relationnel est important pour moi, nous sommes « leur peseur », nous passons de bons moments et je suis contente d’aller au travail. J’apprécie également le contact avec les animaux, animaux dont je ne connaissais rien et sur lesquels j’ai appris beaucoup de choses !

Nous avons également beaucoup d’autonomie dans la gestion de notre travail, on nous fait confiance et ça, c’est important.

Depuis peu on m’a également confié d’autres missions comme la maintenance des compteurs, des Lactocorders, mais aussi des échantillonneurs robots. J’aide aussi à la vérification des compteurs à lait. C’est une partie manuelle du métier que j’aime, et cela me permet de comprendre le fonctionnement des machines à traire et du matériel que l’on utilise au quotidien. »

 

Nos ECEL rencontrent de plus en plus de problèmes de main d’œuvre pour effectuer les contrôles de performance. Ce poste peut convenir à tous types de profils et notamment aux personnes en recherche d’un emploi flexible, en complément d’activité ou d’un temps partiel (étudiants, retraités, double actif). Le protocole B, pesée réalisée par l’éleveur, est une solution alternative. Comme pour les agents de pesée, les éleveurs choisissant d’opter pour ce protocole bénéficient d’une formation et sont évalués tous les ans.

Il est très facile pour un éleveur ayant une salle de traite équipée de compteurs-préleveurs de réaliser son contrôle lui-même. En salle de traite classique, l’ECEL s’occupe de la logistique du matériel de pesée.

 

 

 

Arthur Basset, GAEC des Feux Follets (01), en protocole B depuis avril 2022.

« Nous avons opté pour le protocole B depuis plus d’un an avec notre entreprise de conseil élevage ACSEL (Ain et Saône-et-Loire). Nous sommes 4 associés et une apprentie, il est donc facile de s’organiser pour réaliser le contrôle nous-même. Un agent de pesée nous dépose les flacons, notre salle de traite est équipée de préleveurs et compteurs électroniques, ce qui nous laisse de la souplesse dans la réalisation. Le temps de traite n’est pas rallongé.

Les poids de lait sont enregistrés sur notre logiciel et, grâce à Datahub, sont transférés automatiquement sur le serveur de l’entreprise de conseil en élevage. Nous avons la lp@ installée sur nos téléphones.

Il est pratique de connaître ses animaux, cela évite d’utiliser l’identification. Aujourd’hui nous ne reviendrions pas en arrière. »

 

Florine Damians, Acsel Conseil Elevage.

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