Le constat Nutri’ECO au service de l’efficacité économique

Mesurer et accroitre la rentabilité économique de l’atelier laitier est une préoccupation majeure des éleveurs et des entreprises de Conseil en Elevage. C‘est dans cet optique  que le module « alimentation distribuée » de Mil’Klic  a été développé avec un double objectif :

  • Mesurer l’efficacité alimentaire et les grands équilibres techniques de la ration
  • Évaluer et suivre le coût et la marge alimentaire en comparaison  d’un groupe d’exploitations

 

 

Saisir, valoriser, analyser.

Il sera nécessaire pour obtenir un maximum de précisions techniques et économiques de saisir mensuellement la composition de la ration,  avec les quantités distribuées journalières pour chaque aliment. L’exactitude des valeurs alimentaires des fourrages et donc la présence d’analyses permettront d’évaluer plus justement l’efficacité technique de la ration.

 

Des indicateurs dynamiques et des comparaisons pertinentes.

Le module « valorisation économique » permet de calculer le coût alimentaire (aux 1000 kg de lait produits) qui inclue le coût des fourrages, des concentrés et des minéraux. La saisie des paies de lait permet d’établir une marge sur coût alimentaire. Ce critère peut être complété par le lait d’équilibre qui représente le litrage par vache et par jour nécessaire à la couverture des charges d’alimentation. Ces indicateurs de coût de la ration et de marge  pourront être confrontés à un groupe d’exploitations (même secteur géographique, même système d’alimentation, …),  défini à l’initiative de chaque entreprise de conseil avec de l’éleveur.

 

 

Associer facilement technique et économique

Cette analyse économique est complétée d’indicateurs techniques comme la quantité de concentré (grammes / kg de lait), l’efficacité alimentaire (ratio quantité lait produit/ kg MS ingéré) ou le niveau d’autonomie alimentaire. Enfin les trois critères techniques (taux d’amidon, niveau de protéines et  origine de la  fibre) permettent une appréciation qualitative rapide de la ration et mesurer les zones à risques ou de confort du troupeau.

Ainsi ce module doit conduire éleveurs et conseillers à avoir une réflexion  sur les marges de progrès économiques existantes. Quels sont les leviers techniques à activer pour des performances zootechniques maitrisées : qualité des fourrages rendus à l’auge, distribution et complémentarité des aliments y compris la minéralisation, conditions d’élevage, ….etc.

 

Philippe ANDRAUD, Puy-de-Dôme Conseil Elevage

 

« GAEC de la Forie, St Genés la tourette (63) 

Sur la voie de l’efficacité

Corinne, Serge et Sébastien GILBERT gèrent un troupeau de 75 vaches montbéliardes en bâtiment logettes caillebotis. Le système fourrager est basé sur l’herbe avec la présence de pâturage d’Avril à Novembre. L’hiver l’ensilage d’herbe est complété de 17 kg bruts d’ensilage maïs. Sur la campagne 2016/2017 le coût de la ration s’élève à 92 € / 1000 litres pour une production de 8260 Kg de  lait à 41 g/l  de TB et 34.5 g /l de TP.

Encore et toujours, la qualité des fourrages est déterminante.

Optimiser le coût alimentaire a toujours été une priorité sur l’exploitation et les membres du Gaec s’accordent sur le fait que l’efficacité de la ration dépend en grande partie de la qualité des fourrages et en particulier de l’ensilage d’herbe. “Chez nous c’est le pilier de la ration ”. Analyse à l’appui ce niveau de production a été rendu possible avec un ensilage d’herbe à 16.5 % de protéines, 0.90  UFL, pour un taux de MS de 30 %.

 

Une gestion rigoureuse du concentré

Le triticale produit sur l’exploitation est consommé par les vaches laitières, associé  à une  source d’amidon lent, le maïs grain. Les protéines sont apportées classiquement par un tourteau à base de colza et de soja. Le niveau de la ration semi-complète atteint une concentration de 0.92 UFL et 100 PDI et assure un niveau de production de 25 litres /vache. Au-delà les vaches sont complémentées individuellement avec un mélange à 20 % de protéines, en veillant à ne pas dépasser un taux d’amidon de la ration totale de 17 % pour sécuriser la digestion et la santé des vaches. L’installation d’un DAC est en cours pour gagner en précision de distribution et simplifier le travail.

L’été,  priorité  à la pâture

Avec un troupeau en deuxième partie de lactation à partir du mois de mai, les silos sont fermés et la mélangeuse stationne sous le hangar tant que l’herbe garanti une bonne ration de base, et  jusqu’ à la reprise des vêlages en septembre souligne Serge. Sébastien quant à lui  tient un planning de pâturage qui dit-il, l’aide à avoir des repères d’une année sur l’autre même si les conditions climatique ne sont pas identiques. Surtout le coût de  la ration sur cette période se situe aux alentours de 70 € / 1000 litres contre 115 € en hiver.

Propos recueillis par Philippe ANDRAUD, Puy-de-Dôme Conseil Elevage

 

« Claude VACHER, Raucoules (43)

Priorité à l’économie, l’autonomie et la simplicité

Claude VACHER gère un troupeau de 32 montbéliardes à 6.600 kg de lait / V.L, 37,4 g/kg de TB et 31,6 g/kg de TP. La part fourrage est constituée intégralement d’herbe, en pâture, ensilage et  foin.  La gestion des concentrés est simple : 2 kg de céréales et 2 kg de corn gluten.

Simplicité dans la distribution des fourrages et des concentrés

Durant l’hiver la ration est constituée d’une moitié d’ensilage d’herbe et d’une moitié de foin. Les deux fourrages sont disposés en libre-service chacun sur trois travées de cornadis. Toutes les vaches, quel que soit leur niveau de production, reçoivent à l’auge 2 kg de céréales et 2 kg de corn gluten en deux repas. A partir du mois d’avril le pâturage prend le relais, jour et nuit, dès que la quantité d’herbe est suffisante. Un accès au foin à l’auge  est maintenu, ainsi que la distribution des mêmes quantités de concentré, 200 grammes de minéral sont distribués toute l’année. La bonne qualité du pâturage printemps-été permet de remonter le niveau de MAT de la ration. L’utilisation des céréales produites sur l’exploitation limite les achats extérieurs à du corn gluten. Cette « VL 18 économique » associée à une bonne valorisation des ressources fourragères disponibles permet de limiter le coût annuel d’alimentation à 89€/1000 litres.

Econome mais avec des animaux en bonne santé

Les 215 g de concentré par litre de lait sont en dessous de la préconisation en ration tout herbe qui est de 250 g/l. Malgré cela l’élevage maintien un IVV de 369 jours et un TP tout à fait correct de 31,6 g/l. L’état sanitaire du troupeau est également très satisfaisant, avec très peu de problèmes de boiteries, aucun souci d’acidose ou d’acétonémie. L’éleveur a travaillé sur la préparation au vêlage en fabricant lui-même des sceaux à lécher riches en magnésium. La réussite de cette conduite tient à des débuts de lactation limités à 29 kg pour les multipares mais à une bonne persistance tout au long de la lactation.

Julien DELABRE Haute-Loire Conseil Elevage

 

« GAEC de Saint-Clair, Lorlanges (43)

Rigueur et suivi au quotidien

Gilles et Franck CHAPUT conduisent un troupeau de 55 prim’holstein à 10.300 kg de lait / V.L, 41 g/kg de TB et 33,2 g/kg de TP. Les vaches traites sont en zéro pâturage, avec une ration moitié ensilage d’herbe - moitié ensilage de maïs. Les céréales sont produites sur la ferme. Le reste des approvisionnements en concentrés est constitué par des matières premières.

Des matières premières diversifiées

La fibrosité de la ration semi-complète est sécurisée par 800 g de paille broyée à l’ensileuse à la récolte et du foin de qualité disponible en libre-service. La mélangeuse est chargée avec 2-3 kg/VL de céréales et 2-3 kg d’un m

élange soja-colza acheté par 30 T. Au-delà de 27 kg de lait une VL 22 est distribuée au DAC. Elle est constituée de 20% de blé, 20% de pulpe, 20% de maïs grain, 28% de soja et 12% de colza. Des sources d’énergie et d’azote div

ersifiées dans les concentrés, associées à des ensilages d’herbe et de maïs  de qualité permettent de dépasser les 10.000 kg de lait avec un coût alimentaire de 103€/1000 litres. Les 232 g de concentré par litre de lait sont un peu élevé pour une ration maïs mais permettent de maintenir le TP et l’état des animaux.

De la rigueur dans les transitions alimentaires et le suivi du troupeau

L’entretien de la mélangeuse est soigné, les couteaux sont affutés régulièrement pour obtenir un mélange homogène et éviter le tri. Une attention particulière est apportée aux transitions alimentaires, l’intégration de tout nouveau silo  est progressive, sur deux ou trois semaines, pour préserver les vaches. Pour la période estivale  un seul  silo sandwich herbe-maïs  est ouvert pour avancer vite, la distribution a lieu le soir pour limiter l’échauffement et maintenir l’ingestion.

De la marge à la vache et aux 1000 l

10.000 litres de lait par vache avec un coût alimentaire de 100 €/1000 l, c’est la combinaison gagnante entre productivité et économie. Les conditions de réussite sont aussi liées à la taille du troupeau, avec 55 vaches le suivi à l’animal est optimal. Garder du temps pour s’occuper des vaches c’est le choix incontournable si on vise la performance dans la durée !

 

Cyril BONNEFOI, Haute-Loire Conseil Elevage

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