Lait d'été et chaleur, limiter le stress thermique chez la vache laitière

Les précautions à prendre.

Comme par grand froid ... de l'eau pour éviter les baisses de consommation et une alimentation de qualité pour compenser les pertes d'énergie.

Favoriser l'accès à une eau propre et abondante pour compenser les pertes par transpiration et respiration.

Favoriser le refroidissement de la température corporelle: ombre, aspersion, ventilation, brumisation.

Assurer une alimentation de qualité, la plus fraîche possible, fractionner les repas si nécessaire, évacuer les refus.

Veiller à la densité énergétique des rations, re-densifier en cas de baisse d'ingestion, attention aux acidoses, augmenter la concentration de minéraux et de vitamines dans l'alimentation, en particulier sodium, potassium et magnésium.

Tamponer le rumen: distribution de bicarbonate de sodium vaches à 150-200 g / vache / jour pendant la saison chaude. En période des stress thermique la salive est beaucoup moins concentrée en substances tampons, ce qui a aussi un effet sur le pH ruminal, la consommation et, au final, sur la production.

Addition de levures ? voir bibliographie en bas de page.

 Produire les primes d'été en pleine chaleur, c'est cool comme défi! Comme quoi les préoccupations sont les mêmes de l'autre côté de l'Atlantique.

 

Mesurer le stress thermique

L'indice Température - Humidité.

L'indice (ITH) permet d'apprécier des situations climatiques ou de logement à risque. Il ne tient pas compte des effets d'aération (vent, courants d'air...) ou de radiation de l'environnement (nature des surfaces exposées au soleil). 

Des chercheurs de l'Arizona ont montré que la production laitière des vaches était réduite de 2,2 kg par jour après qu'elles aient été exposées durant 17 heures à un ITH moyen de 68, ou quand l'ITH moyen minimal était de 65 et plus. Certaines recherches indiquent qu'un ITH de 65 serait le seuil limite auquel le stress thermique commence à affecter les vaches les plus productives, ou dont la production de lait est supérieure à 35 kilogrammes par jour. (source: Stress thermique, Ministère de l'Agriculture de l'Ontario)

Evaluez le risque de stress à l'aide de notre calculette ci-contre.

La température corporelle.

La température rectale est un meilleur prédicteur de la production laitière en période de stress de chaleur que l'ITH (Zimbelman et al., 2009, anglais). Les vaches qui connaissent des températures rectales de 39 ° C dans l'après-midi sont à risque avec incidence sur la production laitière et la fertilité. 

 

Illustration

Dans cette situation prévisionnelle, à Peaugres, les vaches sont potentiellement en situation de stress dès le matin vers 11 heures pour une durée de 12 heures. Pendant les plages horaires oranges, les vaches sont susceptibles d'avoir des températures corporelles supérieres à 39°C. L'activité ovarienne peut être perturbée.

Les vaches taries sont également sensibles au stress thermique!

Un article Ministère de l'Agriculture de l'Ontario. (français)

Parlez en avec votre conseiller d'élevage.

Bibilographie:

Produire du lait l'été, c'est hot. Valacta.

Conditions climatiques et stress thermique chez les bovins: définition, relation et évaluation.
Les paramètres d'ambiance lors du transport routier des bovins: évaluation et conséquences en terme de bien être.
 
Stress thermique chez les ruminants.  Groupe de travail sur le bien-être animal (Centre d'agriculture biologique du Canada)

L’addition de levure dans l’alimentation de la vache laitière semble être plus efficace en condition de stress thermique. 15e Journées 3R - 2008

Stress de chaleur en troupeau laitier. (anglais) University of Arkansas

Effets du stress thermique sur la fonction ovarienne contrôlée des bovins laitiers. (anglais) Journal of Dairy Science. La croissance folliculaire et des mécanismes de la lutéolyse sont compromis en cas de stress de chaleur. Par conséquence, la lutéolyse est retardée et les follicules de la deuxième vague  n'ovulent pas.

Effets du stress thermique sur la production chez les bovins laitiers. (anglais) Journal of Dairy Science.

Changement climatique: Les régions de la zone FIDOCL ne sont pas épargnées. Au cours du 20ème siècle, c'est une augmentation comprise entre 0.7°C et 1,1°C que notre zone a subit. Retrouvez sur le site de Météo France un simulateur pour la période 2050 à 2100 !

Les situations de stress thermique pour les animaux domestiques vont se multiplier. Cela doit influer dès aujourd'hui sur la conception des bâtiments d'élevage.

Les travaux et réflexions sur l'adaptation des systèmes de production ne devront pas oublier ce noueau contexte de vie de nos animaux.

Sur le thème du changement climatique:

Les ruminants et le réchauffement climatique: le stockage du carbone sous les prairies, une compensation aux émissions de gaz à effet de serre (Idele)

Elevage et changement climatique: Quel avenir pour l’élevage entre changement climatique et nouveau contexte ? (INRA Theix)

Vulnérabilité des prairies et des élevages au changement climatique et aux évènements extrêmes  (Inra)

 

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