L’agronomie au cœur des préoccupations des éleveurs

Les 3 portes ouvertes sur le thème de l’agronomie et l’agro-écologie ont attiré près de 80 éleveurs. Le 24 mars, 3 élevages ont ouvert leurs parcelles pour montrer les changements de pratiques culturales qu’ils ont mis en place. Cette journée était organisée par Ain Conseil Elevage, en partenariat sur la Dombes avec Bresssor Union dans le cadre de la démarche « approvisionnement laitier responsable ».

 

 

Regarder sous le sol pour comprendre l’incidence des pratiques culturales

Des profils de sols ont été réalisés dans 6 parcelles différentes. Konrad Schreiber, agronome référent de Bongrain et Jérome Facundo, du service agronomie de la chambre d’agriculture de l’Ain, ont tous les deux commenté ce que les profils dévoilaient. Ils ont apporté des connaissances nouvelles pour les éleveurs présents.

Le sol est vivant et fonctionne avec un équilibre température, lumière, chaleur permettant la vie de la flore microbienne et de la faune de structure. Les pratiques culturales ont une influence non négligeable. Dans la couche supérieure (< 30 cm), il faut apporter de la matière organique régulièrement et la mélanger à la terre sans la retourner. Sans semelle de labour ou de zone de compactage, les racines vont pouvoir descendre dans le sol. En été, le système racinaire va chercher de l’eau profondément, c’est un décompactage naturel qui s’opère.

Pour obtenir le meilleur résultat possible, les sols doivent être couverts toute l’année. Le système racinaire apporte de la matière organique et de la structure au sol, la partie végétative fixe l’azote et évite l’évaporation.  « La plante construit elle même le sol fertile » a rappelé Konrad Schreiber.

 

Exploiter des vers de terre

Les vers de terres sont des « laboureurs » naturels. Ils assurent le drainage en creusant des galeries verticales, ils dégradent la matière organique ou participent à la création du complexe argilo-humique. Mais attention, chaque espèce a un rôle bien défini. Camille Olier, de Ain Conseil Elevage, a captivé les éleveurs autour de son atelier de comptage et par ses compétences sur le sujet.

Entre les parcelles, le nombre de vers variait entre 200 et 300 au m2, soit plus d’une tonne de vers à l’hectare. L’histoire de la parcelle et le type de rotation explique les différences de dénombrement. Des comptages sur parcelle labourée n’avaient recensé qu’une vingtaine de vers !

Couper un ver de terre en deux ne le dédouble pas, contrairement aux idées reçues. Les outils de travail du sol n’ont donc pas tous la même incidence sur la population de vers.

 

 

Produire de la protéine pour gagner en autonomie

Les éleveurs ont la chance de pouvoir utiliser les couverts végétaux en alimentation des animaux. Les différentes intercultures sont une source potentielle de protéines. Faire des sursemis en fin d’année, (pois, féveroles, vesce ou divers trèfles…), permet de récolter au printemps des fourrages riches en matière azotée totale. L’autonomie alimentaire est plus facile à atteindre avec ces techniques et un sol toujours couvert, bon pour l’agronomie mais également en accord avec la réglementation des zones vulnérables. La difficulté est de ne travailler le sol qu’en conditions portantes et pas trop humides. La météo de la Bresse et de la Dombes n’est pas toujours favorable aux bonnes pratiques agronomiques.

 

Anne Blondel, Conseil Elevage 01/71

 

 

 

 

 

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