La remorque autochargeuse, une alternative à l’automotrice

A priori un peu rétro, cette technique offre d’autres avantages. Depuis les années 70, les hommes, les techniques et les matériels ont changé. Souplesse, autonomie, voire rapidité des chantiers sont des réponses apportées par les machines d’aujourd’hui.

 

 

La remorque autochargeuse pour l’ensilage d’herbe !

La Cuma de Saint-Clément-les-Places, des autochargeuses depuis 20 ans

 
Philippe Subrin, président de cette Cuma des Monts du Lyonnais regroupant 8 exploitations dont 4 Gaec, témoigne de leur organisation.
« Notre Cuma est la seule dans le Rhône et même dans la Loire à utiliser quatre auto-chargeuses spécifiques à l’ensilage d’herbe. Les deux premières machines de 35 m3 ont été achetées en 1990, la troisième en 2000 et la dernière en 2003. Ces deux remorques, plus performantes, ont une capacité de 40 m3 et sont munies de portes à ouverture automatique. Elles sont équipées d’essieux tandem et d’un rotor à 40 couteaux. Des tracteurs de 90 cv suffisent à la traction.
 

Des machines simples d’utilisation et 180 ha récoltés rapidement

Nous n’avons pas besoin de chauffeur, contrairement à l’ensileuse automotrice. Tous les membres de la Cuma peuvent la conduire. Les travaux d’ensilage sont faciles à organiser à un coût qui reste raisonnable.
Avec 4 machines, nous organisons 2 chantiers simultanément.
Notre devise : rapidité, sécurité et confort de travail. Si l’une de nos machines tombe en panne, le chantier est ralenti, mais il n’est pas arrêté pour autant. Nous voulons offrir à tous nos adhérents un produit de qualité malgré un laps de temps très restreint.
Notre matériel vieillit bien. Seuls les rotors des premières machines ont été refaits au bout de quinze ans. L’entretien courant est à la portée de tous les adhérents.
 

 

Une attention soutenue à la réalisation du silo

L’herbe est coupée en brins longs d’au moins 4 à 5 cm. Il est donc primordial de tasser correctement le fourrage. Il faut prendre le «coup de main». La reprise est plus difficile et peut nécessiter une déssileuse adaptée. 
Depuis quelques années, certains adhérents ont recours à la remorque auto-chargeuse pour ramasser du foin et même de la paille. L’ensemble des adhérents trouve satisfaction dans cette technique et ne semble pas remettre en cause le choix qui a été fait en 1990. »
 
Yves Alligier, Loire Conseil Elevage
 
 
« ETA Rémi Cadier, Valfleury (42)
 

Une technique qui séduit les éleveurs

En 2006, Rémi décide de créer son entreprise. Ensiler de l’herbe avec une remorque auto chargeuse, même si le concept n’était pas nouveau, aucune entreprise n’avait osé se lancer dans cette aventure.
 

Motivé pour innover

Après 4 ans au service de remplacement puis 2 ans dans une entreprise de travaux agricoles spécialisée dans l’ensilage d’herbe, il décide de créer sa propre entreprise. Un parcours du combattant pour trouver le financement, opter vers un matériel innovant et séduire ses premiers clients.
En avril 2006, il attaque son premier chantier. Il doit se familiariser à ce nouvel outil.
Enorme gabarit, porte à faux arrière, essieux suiveurs, avancer vite sur les andains, son expérience et la volonté de réussir lui ont permis de maîtriser la situation.
 

Déjà 800 ha récoltés et encore une marge de développement

2006, 230 ha, 2007,800 ha, 2009, 600 ha, l’entreprise se développe mais reste dépendante des aléas climatiques.
Les clients sont fidèles, c’est très rassurant. Ils apprécient la qualité de la prestation. 
Pour rentabiliser, il faut 1 000 ha et avec une pluviométrie normale, c'est-à-dire 2 coupes, l’objectif est réalisable. Chaque hiver, il rend visite à ses clients afin de vérifier  la qualité du produit à l’ouverture du silo. S’il y a un problème, ils réfléchissent sur le pourquoi et comment y remédier. 
La facturation est de 66€ de l’heure et 37€ à la remorque.
Dans un rayon de 3 km par rapport au site de stockage, il récolte en moyenne 2 ha à l’heure à raison d’une remorque à l’hectare. Faites le compte, 70€ à l’ha.
En réalité, vu que les distances sont souvent supérieures à 3 km, le bilan pour 2009 s’établit à 100€ par ha. Ce prix correspond globalement à la facture pour les méthodes traditionnelles. Cependant, l’organisation du chantier n’est pas la même, le produit fini est différent . « Les clients peuvent en parler mieux que moi » conclut Rémi.
 
 
 
 

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