La nurserie, un espace à part à ne pas négliger

Avec l’agrandissement des troupeaux, la nurserie accueille de plus en plus de veaux et ce toute l’année, été comme hiver. Il est donc nécessaire de réfléchir les aménagements pour assurer le meilleur confort, quelle que soit la période de l’année.


Le Confort d’hiver

Il est impératif de limiter les écarts thermiques entre la nuit et le jour, d’où la nécessité d’isoler cet espace en toiture (mousse de polyuréthane par exemple). La ventilation reste obligatoire mais avec des ouvrants (portes ou fenêtres) protégés par des matériaux brise-vent amovibles si possible, sinon gare aux courants d’air. Et il ne faut pas hésiter à créer un « igloo »à l’intérieur du box, avec des panneaux d’isolant par exemple, si des jeunes veaux (moins d’un mois) sont présents alors que la température intérieure de la nurserie est inférieure à + 5°C.


Le Confort d’été

Les deux conditions suivantes sont à respecter : préférer une exposition « est » plutôt que « sud » ou « ouest » et créer des courants d’air en ouvrant toutes les portes et fenêtres, en ayant soin d’enlever les brises vent.


Ne pas oublier le confort de l’éleveur toute l’année

Le couloir d’alimentation devra être suffisamment large (1,50 m minimum) pour passer avec un seau dans chaque main. Un portillon d’accès doit être prévu pour chaque box. La paille et le foin doivent être disponibles à proximité (exemple un couloir de paillage à l’arrière des box). La porte doit être suffisamment grande et bien disposée pour faciliter le curage tracteur.
Enfin, si la nurserie est éloignée de la laiterie, dans le local technique on doit trouver un chauffe-eau, un évier, un chauffe-lait (pour colostrum ou lait entier), une porte suffisamment grande pour passer une palette (lait en poudre, big-bag de concentré, …).


Eliane Teissandier, conseillère bâtiment à l’EDE du Puy de Dôme



« CEA de la Brousse, à Citernes (63)

Une construction mûrement réfléchie

A la SCEA de la Brousse, les veaux étaient élevés dans de très vieux bâtiments (peu ventilés et distants) jusqu’en 2004. Le développement de la production a nécessité la construction d’une nurserie adaptée à l’évolution de l’exploitation.


Une nurserie simple et fonctionnelle

Les éleveurs ont recherché la simplicité en terme de construction, tout en limitant les coûts. La nurserie (11 m par 20 m) a donc été construite dans le prolongement de la stabulation des vaches laitières, en prêtant une attention particulière à la luminosité, à la ventilation et à la facilité de nettoyage des parcs.
Elle se compose de deux parties : une partie avec des cases individuelles (femelles jusqu’à l’âge d’un mois et mâles vendus à 8 jours), une seconde partie composée de deux cases collectives modulables selon les effectifs (avant et après sevrage).


Les « plus » observés depuis sa mise en place

L’amélioration des conditions de travail et le gain de temps sont les premiers points soulignés par les éleveurs. Mais ils sont aussi très attachés à la qualité de l’élevage des velles qui, pour eux, conditionne la carrière des futures vaches. Ils ont constaté que la croissance des génisses s’était améliorée, du fait d’une diminution conséquente des maladies néonatales et d’une modification de l’alimentation : elles disposent maintenant de foin et concentré dès les premiers jours (pour un sevrage à 10 semaines).


Si c’était à refaire…

M. et Mme Boissy notent une petite limite à leur nurserie : avec des vêlages étalés, il est difficile de réaliser un vide sanitaire au niveau des parcs collectifs.
Avec le recul, ils regrettent aussi de ne pas avoir envisagé la possibilité d’une extension de la nurserie qui commence à être saturée. Et un faux plafond amovible serait un plus, sur les cases individuelles, lors de grands froids.


Propos recueillis par Jean-Marc Izoulet, EDE Puy de Dôme Conseil Elevage
 

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