La mesure des croissances d’herbe, un outil indispensable pour gérer le pâturage

60 % de la pousse est assurée au printemps, anticiper est fondamental. Depuis 2011, les organisations d’élevage de Rhône-Alpes se sont fédérées autour du PEP bovins lait, pour suivre la croissance de l’herbe au pâturage sur les 3 mois de printemps. Sur le site Fidocl, retrouvez les infos de la semaine sur la page d'information de votre département (Infos Départements).

 

 

Des techniciens aux cœurs des exploitations

Chaque semaine, les techniciens vont sur le terrain mesurer des hauteurs d’herbe. La technique consiste à faire le tour du parcellaire de l’exploitation  et de mesurer à l’aide d’un herbomètre la hauteur d’herbe dans les parcelles. Les variations de mesures d’une semaine à l’autre permettent de connaître la dynamique de pousse qui peut être très variable d’une année sur l’autre comme le montre la figure1 ci-dessous. L’accumulation de ces mesures  sur plusieurs  années permet de constituer des modèles pour une zone pédoclimatique donnée.

 

Des outils informatiques pour aider au pilotage

Un tableur informatique  appelé « herb’Avenir »intègre le modèle de croissance d’herbe propre à la région. Moyennant quatre données à connaître qui sont le nombre et le niveau de production des vaches, la surface exacte pâturée et une évaluation correcte du stock d’herbe disponible (SHD) sur l’ensemble des parcelles pâturables par le troupeau, le tableur peut donner une projection à la durée souhaitée des conséquences d’un choix opéré le jour même.


La croissance l’herbe dépend de plusieurs facteurs :

Le climat de l’année est subit mais les modèles de croissance d’herbe référencés aident à la gestion de l’herbe.
Les pratiques d’exploitation telles que : le broyage des refus à l’automne, la fertilisation, l’intensité de pâturage en fin d’hiver et à la mise à l’herbe influencent la qualité du couvert de la prairie. Celui-ci se comporte comme un capteur solaire. Un couvert végétal dégradé retarde la vigueur de végétation.

 

 

 

 

 

 

 

Une importante quantité d’herbe à valoriser

Sur le printemps, c’est environ soixante pour cent de la pousse annuelle qui sera à valoriser. Le type de flore  va influencer la quantité totale d’herbe et la régularité de croissance. La fertilisation de vos prairies a deux effets. Dans un premier temps elle va stimuler le démarrage de la prairie pour ensuite augmenter son potentiel. Pour faciliter la gestion du pâturage la pousse régulière est idéale. La fertilisation azotée devra donc être modérée, 30N au démarrage de végétation,  avec un apport éventuel supplémentaire en fonction de la pluviométrie et des besoins. L’utilisation d’engrais de ferme à la bonne dose (10-15 t/ha) peut être particulièrement adaptée aux parcelles peu chargées.   

Le type de prairie pâturé aura aussi une incidence sur la quantité d’herbe disponible. Une prairie semée en graminées fourragères a un potentiel de pousse élevé (5,7 t ms en 2013). De plus, la pousse est explosive et rend plus difficile la gestion du pâturage. Le choix des espèces  et variétés ainsi que la part de légumineuses seront donc déterminants pour la bonne valorisation de votre prairie temporaire. Ainsi, le dactyle est peu adapté au pâturage. La prairie naturelle diversifiée reste intéressante  par sa pousse régulière. De par sa diversité floristique, elle a plus la capacité à attendre entre deux exploitations sans perdre sa valeur nutritive.

La connaissance du potentiel de croissance de vos prairies doit vous permettre de prévoir au plus juste le chargement et le rythme d’exploitation. Ces facteurs doivent être penser  bien avant la mise à l’herbe. La diffusion des croissances hebdomadaires doit vous éveiller  sur la dynamique de pousse et vous aiguiller dans vos choix quotidiens (fermeture des stocks, mise en défend de certaines parcelles).

Mickaël Coquard, Rhône Conseil Elevage.

 

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