La charte des bonnes pratiques c’est aujourd’hui 88% du lait produits, 62% des éleveurs bovins qui représentent 75% des bovins en France.
Une nouvelle version qui inclut la sécurité au travail et le respect de l’environnement.
La version 2012 de la charte des bonnes pratiques toilette la version précédente datant de 2007 avec l’ajout d’un nouveau et 6e chapitre sur l’environnement.
D’autre part, cette nouvelle version intègre la sécurité au travail à travers le Document Unique de Prévention des Risques Professionnels. L’engagement par l’éleveur à mettre en œuvre ce document est obligatoire en première visite sa présence sera obligatoire en seconde visite . Pour rappel, en dehors de la CBPE, ce document est déjà obligatoire dans toutes les entreprises ou association de plus de 1 salarié depuis la mise en place de son décret le 5 novembre 2001. Télécharger la fiche sur la sécurité des personnes.
Le chapitre sur l’environnement apporte 4 nouvelles rubriques.
Dans le nouveau chapitre sur l’environnement, 6 rubriques sont reprises de la version 2007, mais 4 nouvelles rubriques sont ajoutées :
1- Une rubrique sur la protection de l’eau, exigeant que des bandes enherbées soient présentent au bord de chaque cours d’eau. De plus, ces bandes ne doivent ni être fertilisées, ni traitées, et sans matériel entreposé dessus.
2- Une rubrique sur la protection des surfaces toujours en herbes et des zones semi-naturelles (haies, bosquets, mares..) interdit le retournement de prairies naturelles (sauf dérogation et autorisations) sans semis de la même surface en prairies. Cette rubrique demande également à ce qu’une attention aux zones semi-naturelles soit portée.
3- Une rubrique sur l’économie de la ressource en eau demande à l’éleveur de porter une attention sur ses consommations d’eau en supprimant les fuites possibles, en raisonnant l’irrigation, ou tout simplement en utilisant l’eau de rinçage des machines à traire ou des gouttières pour les lavages de surfaces.
4- Une dernière rubrique porte sur l’économie des énergies qu’elles soient fossiles ou non. Il est demandé ici à l’éleveur de mettre en place au moins l’une des mesures suivantes :
- Entretien et réglage des tracteurs au banc d’essais ;
- Mise en place un système d’économie d’énergies (pré-refroidisseurs, récupérateur de chaleur, éclairage automatique, néon avec minuterie ou ampoule basse consommation…) ;
- Maximisation du pâturage, et simplification des itinéraires techniques ;
- Dépoussiérage régulier de son matériel électrique (qui en réduit la consommation) ;
- Présence d’une aération du stockage du lait avec une entrée haute et basse ;
- Production d’énergie (solaire, méthanisation ou bois énergie).
Quelques changements annexes, mais qui ont leur importance…
Bien que la majeure partie des modifications soit décrites ci-dessus, quelques modifications supplémentaires doivent être portées à connaissance :
- Obligation de faire contrôler annuellement son tank à lait et de mettre en place les préconisations de réparation. Cette obligation incombant au propriétaire du tank.
- Interdiction de l’abreuvement des animaux aux mares et aux rivières sans aménagement. Pour la protection des berges il est demandé à l’éleveur d’avoir un dispositif pour faire remonter l’eau dans un bac ou au moins d’aménager les berges pour ne pas les détériorer. Rappelons aussi que l’abreuvement dans les mares et les rivières est souvent déconseillé pour les risques sanitaires qu’il comporte car de nombreux parasites (grande douve ou paramphistome par exemple) ont tendance à être transmis lors d’abreuvement dans ces situations.
- La présence d’abris en cas de plein air estival ou hivernal devient obligatoire, les abris naturels (haies, sous-bois…) ou artificiels leur permettant de se protéger des intempéries.
- Enfin il est demandé à l’éleveur de recevoir ses résultats d’analyse qualité du lait dans les délais les plus courts possibles. Dans ce cadre il faut que l’éleveur puisse avoir accès à ces résultats pour chaque échantillon (deux à trois fois par mois) et non pas une fois par mois au récapitulatif.
Pour conclure…
Cette nouvelle version de la charte des bonnes pratiques reste dans les principes historiques de la charte dont elle porte le nom. Elle demande toujours aux éleveurs de respecter des bonnes pratiques que ce soit sur leurs obligations administratives, sur le bien être de leur troupeau, et maintenant sur le respect de l’environnement et de la sécurité au travail. Pour la plupart des modifications qu’elle apporte pour chaque nouvelle version, la CBPE demande une prise de conscience et une attention portée à la question pour le premier passage avec un engagement de l’éleveur à mettre en œuvre la thématique. Cela laisse ainsi pratiquement trois ans aux éleveurs pour se mettre à jour avant le second passage, qui lui exige d’être respectueux de chacune de ces nouvelles règles…
Samuel Bouchier, Isère Conseil Elevage
Il est possible de se tester sur le site http://www.charte-elevage.fr/