Journée sur la rénovation de prairies naturelles

Sur l’invitation de Saône-et-Loire Conseil Elevage, le Gaec du Champ Bazin à St Vincent en Bresse a accueilli une trentaine d’éleveurs pour leurs présenter ses essais de rénovation de prairie. La technique utilisée était une rénovation avec labour par destruction totale et re-semis.

Sur le terrain trois ateliers ont été créés, animé chacun par un intervenant. Philippe Dietschy du semencier Jouffray Drillaud est intervenu sur le diagnostic et la rénovation de prairies. Christian Collet de la coopérative Bourgogne du Sud a présenté les mélanges d’espèces disponibles et permettant d’obtenir la prime légumineuses. Denis Chapuis de la Chambre d’Agriculture a exposé les résultats d’essai de mélange de la station de Fontaines a développé le thème de la fertilisation.

 

Quelques points à retenir sur la rénovation

 

Elle permet l’augmentation des rendements de la parcelle et elle améliore la qualité alimentaire des fourrages. Elle permet ainsi une plus grande autonomie, une économie alimentaire et par conséquent une meilleure rentabilité de l’exploitation. Les espèces sont à adapter en fonction des caractéristiques et de la conduite des parcelles : fauche et pâture ou pâturage uniquement. Il ne faut pas oublier les amendements et la fertilisation NPK. Il est nécessaire d’éviter de matraquer son sol : tassement par l’emploi de matériel en condition humide, sur-pâturage des animaux,... Sur les essais présentés, la présence de rumex est plus importante avec le labour. La technique de semer derrière le déchaumage du tapis herbeux détruit par le désherbage appliqué deux mois avant le semis serait recommandée.   

 

Sursemer ?

 

La technique du sur-semis a été abordée par Philippe Dietschy, avec beaucoup de réserve. Les résultats sont hétérogènes, ils dépendent du climat après le semis. Si on choisit cette pratique, il faut la renouveler tous les ans. Et dans tous les cas, il vaut mieux l’éviter en présence d’agrostis dont les propriétés  anti-germinatives pour les autres espèces, vouent toute tentative à l’échec.

 

Le technicien pense ainsi que l’amélioration des prairies passe d’abord par un hersage. Ensuite, il faut penser à amener de l’azote au printemps pour les graminées. L’alternance fauche-pâture permet aussi d’améliorer la composition des prairies. Remonter le pH autour de 6,5 – 7, optimum pour la vie biologique et l’assimilation des éléments chimiques, peut suffire à rééquilibrer la flore. Chauler dans le lit de semence lors de l’implantation d’une prairie longue durée permet de contrer l’acidité de surface due à la décomposition de la matière organique et ainsi d’améliorer l’assimilation des éléments minéraux, et donc la levée. On peut aussi, si c’est possible, désherber de manière sélective.

 

Le sur-semis est la dernière solution à envisager. Il doit être effectué en direct, avec un matériel adapté, à 15-18 kg/ha, avec des espèces agressives. On peut par exemple employer 2/3 de ray-grass anglais, 1/3 de ray-grass hybride et du trèfle blanc. Le sur-semis se fait à l’automne, après un pâturage ras. Un désherbage sélectif au préalable permet la présence de sol nu et améliore ainsi la levée des graines semées. Faire revenir les animaux sur la parcelle après le sur-semis permettra de rappuyer les graines.

 

Anthony Grandmougin, Saône-et-Loire Conseil Elevage

Le 22 juin 2015

Tags: