Le développement de la population de chèvres allaitantes et laitières accompagne l’accroissement de la population humaine dans les zones tropicale et intertropicale. Du fait de leur grande adaptabilité, les caprins y sont élevés dans une gamme étendue de conditions agro-environnementales et selon un large éventail de systèmes de production, souvent traditionnels et peu artificialisés. Les potentialités des animaux et la multifonctionnalité des systèmes sont mises en avant dans de nombreux travaux scientifiques. Cette synthèse fait un état des lieux de l’élevage caprin en zone tropicale et suggère des pistes d’amélioration des performances zootechniques selon les systèmes d’élevage considérés. Les propositions sont formulées dans une perspective de développement durable, avec un apport maîtrisé en intrants. Ainsi, l'utilisation de «l'effet mâle» permet d'induire l'oestrus et l'ovulation et d'augmenter la fertilité globale du troupeau, la reproduction étant un point clé dans le pilotage du système d’élevage. Des stratégies de complémentation avec des ressources non conventionnelles (arbustes, manioc, banane…) sont proposées. Le parasitisme gastrointestinal, pathologie majeure des caprins en zone tropicale humide, peut être contrôlé grâce à des techniques intégrées visant à modifier les équilibres entre hôtes et parasites, avec un recours limité aux anthelminthiques de synthèse. Enfin, l’importance du choix d’un génotype adapté au milieu et à ses contraintes est soulignée.