Impact de la qualité leucocytaire du lait calculé en contrôle de performances sur la livraison en laiterie

Nous avons analysé les bilans qualité du lait de 248 élevages du Puy de Dôme sur la période du 1er avril 2013 au 31mars 2014. Les producteurs qui ont permis d’établir ce bilan livrent en moyenne 317 000 litres avec un droit à produire de 312000 litres. La production contrôlée est de 346 000 kg. Les résultats leucocytaires mesurés en contrôle de performance (BTTL) sont de 286 000. En laiterie, le niveau leucocytaire moyen est de 260000.

 

 

On retrouve ci-contre le positionnement des élevages en fonction des résultats leucocytaires en contrôle de performance et en laiterie. La droite indique la position théorique des élevages en tenant compte de la conversion poids/volume. Il apparait nettement qu’au fur et à mesure de l’accroissement de la moyenne leuco BTTL, la moyenne leuco laiterie s’écarte de la position théorique ce qui évidemment traduit le fait que du lait est écarté des livraisons.

 

 

Pour analyser cela, nous avons comparé les quantités de lait produites, celles qui sont vendues et les droits à produire selon les niveaux cellulaires (graphique 2) .

Au-delà d’une moyenne de 400000 cellules CL, la part de lait livré sur le lait produit diminue fortement (<90%). Le tri du lait est très significatif au-delà de ce seuil de 400000 cellules, les élevages passent même en sous réalisation, le volume livré devenant inférieur au droit à produire. Les vaches infectées produisent aussi moins que leur potentiel.

Pour les niveaux inférieurs à 200000 cellules, on a un écart de 20000 litres entre le lait produit et le lait vendu alors que pour les niveaux cellulaires supérieurs à 500000, on atteint un écart de 45000 litres. L’incidence de la situation leucocytaire est forte : ces éleveurs à plus de 500 000 cellules livrent 230000 litres ; avec un lait de meilleure qualité, ils pourraient livrer 250000 l soit un gain potentiel de plus de 7000 euros.

 

 

 

 

 

Le tableau 1 ci-contre montre l’évolution du prix du lait selon la classe leucocytaire. Là où la qualité est bonne, le prix atteint 370 euros pour 1000 litres ; en revanche au-delà de 400000 cellules, le prix n’excède pas les 355 euros. Il manque donc 15 euros aux 1000 litres. Pour un volume de 230000 litres, c’est une perte supplémentaire de 3500 euros sur le lait livré.

 

 

 

 

 

 

 

Si on considère les 97 élevages avec plus de 300000 leucocytes BTTL. Une très large majorité procède (87 sur 97) à un tri du lait d’autant plus conséquent que la qualité du lait se dégrade (graphique 3).

Entre 300 et 350000 cellules, la livraison de lait présente un déficit limité de l’ordre de 6000 litres, déficit de livraison qui est de près de 15000 litres pour les élevages situés entre 400 et 500000 cellules et qui atteint 25000 litres pour ceux situés à plus de 500000 cellules.

 

 

L’observation des prix du lait montre que dès que l’on se situe au-dessus de 300000 cellules l’impact sur le prix du lait est sensible (-3 à -5 € par mille litres). Au-delà de 350000 leucocytes le prix du lait est inférieur de 10 à 16 € par mille litres à celui obtenu par les élevages qui sont à moins de 300000 cellules (dont le lait est valorisé à 370 €). Ces élevages à moins de de 300 000 cellules peuvent bénéficier des primes qualités.

 

 

 

 

 

 

 

 

En revanche, les élevages au-dessus des 400000 cellules en BTTL, malgré un tri du lait qui les conduit à livrer moins de lait que leur quota, sont très pénalisés sur le prix du lait qui est très inférieur à celui observé chez les producteurs qui maîtrisent la qualité du lait sur ce critère.

 

Lorsqu’on cumule les effets des litrages non livrés à ceux liés au différentiel de prix, on arrive à une incidence économique potentielle qui fait progressivement perdre de 2800 € (pour les élevages situés entre 300 et 350000 cellules) à plus de 13000 € dans les élevages à plus de 500000 leucocytes (tableau 2). Le présent calcul ne tient pas compte d’une éventuelle valorisation du lait non livré.

Outre cet aspect, la qualité leucocytaire a aussi des répercutions importantes dans la conduite du troupeau.

 

 

Au final, les manques de production par vache (les vaches à cellule produisent moins), les baisses de volumes livrés liés aux baisses de production et à la part croissante de lait trié, la baisse du prix du lait, les charges alimentaires qui restent constantes, et les charges supplémentaires (véto, …) entraînent des baisses de revenu très importantes et cela en ajoutant des contraintes de travail.

Le problème cellule est encore et toujours une priorité, Puy de Dome Conseil Elevage vous propose des services qui ont fait « leurs preuves » pour améliorer durablement la qualité du lait. Parlez-en avec nos conseillers !

 

Josianne CHAUSSEROUX et Guy CASSAGNE - Puy de Dome Conseil Elevage EDE63

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