IA sur chaleurs naturelles des chèvres, c’est possible !

Supprimer les traitements hormonaux était la préoccupation de certains éleveurs, en AB ou pas, tout en gardant l’efficacité du schéma de sélection. Les coopératives d’insémination animale pratiquent depuis plusieurs années l’Insémination artificielle avec semences congelées sur chaleurs naturelles.

 

Un chantier rigoureux

La technique permet moins de manipulations sur les animaux en supprimant les « chantiers » de poses d’éponges et traitement hormonaux. Il faut malgré tout s’approprier la technique, être présent sur toute la période de reproduction, et surtout avoir un inséminateur caprin à proximité géographique et disponible.

Que ce soit en saison sexuelle (octobre-février) ou à contre saison (avril-aout) ; les résultats restent aussi bon voir parfois meilleurs qu’en lot synchronisé.

 

Un protocole spécifique

Deux mois avant la reproduction, les boucs doivent être séparés du troupeau (ni vue, ni ouïe, ni odeur).

Les chaleurs seront déclenchées lors de la mise en présence des boucs (effet mâle), il suffira de les munir d’un tablier marqueur (si en liberté) ou de les présenter chèvre par chèvre afin de repérer facilement les femelles à inséminer. Pour un meilleur groupage des chaleurs l’utilisation d’un nombre important de boucs est conseillé (1/20 en contre saison).

L’insémination aura lieu entre 12 et 24 heures après l’observation des chaleurs. Habituellement, en une quinzaine de jours le lot prévu sera inséminé, et les retours se feront en saillies naturelles.

En contre-saison, il faudra avoir préparé les animaux avec un traitement lumineux (voir un implant de mélatonine si la période se situe de mai à aout). De plus, il faudra attendre 5 jours après les premières chaleurs pour laisser passer les premiers cycles, courts et non fertiles.       

Jean-Luc Nigoul, ACSEL Conseil Elevage

 

« Chevrerie de la Trufiere, Chyssey les Macon (71)

On insémine sur Chaleurs observées !

Les deux associés de la Chèvrerie de la Trufières élèvent 120 chèvres avec une moyenne par chèvre et par an de 650 litres,

36,8 g/kg de TB et 32,5 g/kg de TP. Les mises-bas sont saisonnées et débutent en février. La monotraite est pratiquée.

Pourquoi faire de l’IA sur chaleurs observées ?

Améliorer leur troupeau, que ce soit sur le potentiel lait ou sur les taux est une préoccupation pour Marie-Emilie ROBIN et Sylvain CHOPIN. L’IA pratiquée depuis 2014 est un moyen efficace mis en œuvre pour y arriver. Les chevrettes et boucs issus d’IA sont élevés pour le renouvellement et quelques-uns sont vendus en élevage.

Même si l’élevage n’est pas en AB, les éleveurs évitent les traitements hormonaux s’ils ne sont pas nécessaires. Cette pratique leur permet aussi de ne plus avoir de protocole à suivre et quelques manipulations en moins (pose et retrait d’éponges, piqures...). Cela participe au souhait des associés, fromagers en vente directe, de simplifier le travail tout en gardant des objectifs technico-économiques corrects.

 

 

 

 

Un chantier quotidien

Le chantier d’IA commence par le repérage et le planning d’accouplement des chèvres à inséminer. Les 30 chèvres prévues à l’IA au 1er septembre sont mises en lot fin août avec un bouc équipé du tablier marqueur. L’inséminateur Henri GRESSON (qui par chance se trouve sur le secteur) démarre les premières IA 5 jours après les premières chaleurs et passe ensuite tous les matins comme en élevage bovin. Une chaise de contention est laissée sur place pendant la période.

Une fois inséminé, le lot est mélangé au reste du troupeau, qui a démarré la reproduction en même temps avec des boucs en saillies en liberté.

Avec un pic à 8 chèvres le même jour, il faut être présent et organisé. Petit inconvénient, la mise en lot ne permet plus d’accéder à la pâture pendant cette période.

 

Des résultats exceptionnels en 2015

En 2015, en 8 jours les IA étaient faites. L’objectif de fécondité était fixé à 70%. Un résultat exceptionnel a été obtenu pour ce lot, avec 100 % de chèvres pleines et 29 mises bas sur 30 (une avortée).

Propos recueillis par Jean-Luc Nigoul

 

 

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