Génisses - témoignage GAEC le Vernay (Hauteville sur Fier, 74)

Denis et Stéphane sont associés dans une exploitation comptant 65 montbéliardes et environ 45 génisses sur 88ha dont une majeure partie en prairies. Actuellement avec un vêlage 27 mois en moyenne, nous les rencontrons pour parler de leurs pratiques.

 

Quels sont vos objectifs d’âge au vêlage, de croissance et de génétique ?

L’objectif est un vêlage entre 24 et 27 mois pour améliorer la longévité et la qualité des mamelles. On veut augmenter le lait par jour de vie afin d’avoir une bonne rentabilité. De plus en faisant vêler tôt on a pu avoir un intervalle générationnel plus court pour avancer plus vite en génétique. Nos génisses sont toutes génotypées et on sélectionne principalement sur le lait, la mamelle et les aplombs. On cherche à atteindre 60% du poids adulte à 16/17 mois.

 

Quelles sont vos pratiques de pâturage concernant les génisses ?

On met les génisses à la pâture à partir d’avril, en fonction de leur âge. Avant 9 mois elles ne sortent pas pour leur garantir un GMQ de 800g. Puis de 9 à 12 mois on les sort sur une parcelle à côté du bâtiment afin qu’elles s’habituent tout en ayant un accès à la ration sèche pendant un mois ou deux. Au-delà de 12 mois certaines vont en alpages et d’autres pâturent chez nous. On compte environ 5 génisses par ha et on procède par pâturage tournant sur des parcelles ayant déjà été fauchées. Elles ne passent jamais après des adultes. Ensuite on les rentre au plus tard le 15 novembre.

 

Comment déparasitez-vous ?

Concernant les strongles digestifs, on déparasite une première fois environ un mois ou deux après la mise à l’herbe avec un bolus à base de plante qui empêche les vers de s’installer, puis une seconde fois avec une poudre à l’automne en deux fois 10 jours de traitement, également efficace contre les douves. Une fois par an à l’automne on traite contre le paramphistome en systématique, deux fois 10 jours. En février on réalise un contrôle par prélèvement sanguin pour la douve. Ce qui est important c’est d’être vigilent en fin de période de pâturage et de bien gérer les pâtures.

 

Comment complémentez-vous les génisses ?

On dispose de suffisamment des repousses de qualité pour les génisses, en prairie naturelle et temporaire. On rentre suffisamment tôt pour qu’elles n’aient pas de l’herbe qui a gelé. Elles n’ont pas besoin d’autre chose, l’objectif est de garder un GMQ de 600/700g.

Les génisses ne doivent pas être en manque de protéine, pendant l’hiver on donne du concentré à 20% de MAT.

 

Comment minéralisez-vous vos génisses ?

Jusqu’à 12 mois elles ont un aliment spécial jeune bovin contenant du minéral. Ensuite les fourrages et la pâture suffisent à couvrir les besoins en Calcium et Phosphore. En revanche, on leur met en systématique un bolus d’oligo-éléments chélaté deux fois par an, supplémenté en magnésium, nous n’avons aucun problème de verrue. Elles ont à disposition des blocs de sel.

 

Que pensez vous de l’évolution de vos pratiques avec le temps ?

Les bolus d’oligo-éléments nous ont permis de réduire les problèmes de reproduction. Depuis deux hivers nous donnons du corn gluten aux génisses de plus de 12 mois. C’est un bon équilibre, 20% de protéine et pas trop d’amidon. On obtient de bons résultats en croissance et digestion.

 

Comment expliquez vous que certaines génisses prennent plus tard ?

L’alpage nous bloque pendant 4 mois. Elles sont parfois trop jeunes avant de monter et un peu vieilles quand elles redescendent. En général l’herbe d’alpage est assez bonne puisqu’en été elle est meilleure qu’en plaine, mais parfois les génisses ont moins bien profité.

 

Dans un élevage laitier, le suivi technique de l’élevage de GL engendre des coûts mais c’est un investissement qui prépare la vie entière de la vache. Economiser sur l’élevage c’est prendre un risque pour la pérennité du troupeau laitier.

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