Génisses, faire la part belle au pâturage

La bonne croissance des génisses à la pâture repose sur la maîtrise des infections parasitaires, la quantité et qualité de l’herbe proposée ainsi que la complémentation.

 

 

 

 

De bonnes pratiques pour une bonne immunité

 

Le parasitisme au pâturage est l’un des facteurs fréquents de retard de croissance. Les plus courants sont les strongles, les douves et le paramphistome. Les symptômes sont principalement les mêmes : diarrhée, poil piqué, amaigrissement rapide. Ils évoluent en fonction du parasite concerné et du niveau d’infestation. Dans chaque cas la prévention peut limiter celle-ci.

 

Les strongles gastro intestinaux

Sur les premières sorties des génisses  l’infestation importante par ce parasite, en particulier en aout-septembre, peut engendrer un retard de croissance de 20 à 30kg. Il est cependant important de laisser les génisses s’infester pour construire leur immunité. Des ré-infestations faibles et régulières à partir de l’année 2 contribuent à maintenir cette immunité. Un chargement intensif augmente le risque de contamination, le surpâturage également. Un pâturage tournant est donc une solution adaptée. Des analyses peuvent être réalisées (Coproscopie ou analyse sanguine) pour savoir s’il est nécessaire de traiter.

 

Les douves

La grande douve est un parasite que l’on trouve dans les zones humides. L’infestation augmente avec le surpâturage et la sécheresse car les animaux vont se concentrer sur les zones humides. La petite douve quant-à elle est surtout présente de juin à septembre. Son ingestion est accentuée par le surpâturage. Dans les deux cas un traitement se fera à la rentrée au bâtiment après coproscopie pour savoir si l’animal est infecté.

 

Les paramphistomes

Présent comme la grande douve dans les zones humides, ces parasites peuvent engendrer un retard de croissance d’une douzaine de kilo sur les génisses de deuxième année. On réalisera également des coproscopies pour décider du traitement.

 

Le pâturage, mais pas seulement

 

La complémentation dépendra principalement de l’âge à la sortie, de la croissance déjà gagnée, des objectifs d’âge au vêlage et de la qualité du pâturage.

Une génisse ingère un peu plus de 2% de son poids en MS, soit 6 kg MS d’herbe pour une génisse de 300kg. L’herbe doit être de qualité. : 12 à 13% de MAT. En fonction de l’âge des génisses il faut donc regarder combien de surface est nécessaire pour combler les besoins d’ingestion. Suivant la qualité de la parcelle, sur une prairie naturelle peu fertile par exemple, il sera peut-être nécessaire de les complémenter pour ramener de l’énergie et de l’azote.

Attention également à ne pas sortir trop tôt. Des génisses de 6 mois peuvent difficilement sortir en début de printemps sans en pâtir, on attendra mai-juin.  Ne pas négliger la transition alimentaire pour les petites génisses, il vaudra mieux laisser du foin et des concentrés les premières semaines.

 

Ne pas oublier le sel et le poivre !

La minéralisation des génisses est souvent négligée. Un apport quotidien en sel est indispensable pour le bon équilibre de l’animal. A défaut de pouvoir le donner en poudre ou granulés, il est possible d’avoir recours à des blocs ou des seaux à lécher. C’est également valable pour les minéraux autres que le sel. Ci-dessous la teneur souhaitable en minéraux, oligo-éléments et vitamines pour une distribution minimum de 70g par jour en intérieur. Encore une fois, ne pas oublier le sel. Les fourrages en fonction de leur qualité peuvent contenir une partie de phosphore et de calcium, notamment l’herbe de printemps, qui en quantité suffisante peut suffire à couvrir les besoins des génisses.

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