Fourrages 2013, attention aux valeurs pour vos chèvres

Le printemps frais et très humide de 2013 a eu pour conséquence des valeurs de fourrages médiocres. La météo d’avril et mai a causé un retard de deux semaines sur les normales. Malgré des récoltes assez rapide dès le début juin avec des stades de végétations satisfaisants, les valeurs sont faibles avec parfois des problèmes de conservation.

 

 

Des fourrages moyens ne permettront pas de bons niveaux d’ingestion

Les foins de prairies naturelles font apparaître des valeurs UF en-dessous de 0,7 et en protéines entre 10 et 11 %, soit une baisse de 6 à 8 % par rapport à 2012.
Une baisse de la valeur nutritive entraîne une hausse de l’encombrement, alors qu’il est très important d’obtenir des ingestions élevées en fin de gestation et en début de lactation. Cela  permet de bons niveaux de démarrage sans risque d’accidents métaboliques ou de perte d’état trop prononcée. Il faut donc à cette période privilégier qualité et appétence dans le choix des fourrages à distribuer.


Pour couvrir les besoins, complémentez !

Prenons un exemple : couvrir les besoins d’un troupeau moyen à 800 kg de moyenne en 5éme mois de gestation, soit 1,5 UF et 160 g de PDI par jour, avec un foin d’une valeur UF à 0,62. L’ingestion permise se limite à environ 1,4 kg de matière sèche de ce foin. L’apport « UF » du foin est donc seulement de 0,87, et il faut 650 g d’un aliment concentré à 1UF de valeur nutritive pour couvrir les besoins.
Dans le cas où l’ensemble des stocks fourragers sont de qualité limitée, l’éleveur ne doit pas hésiter à acheter des fourrages de bonne qualité ou des aliments déshydratés qui permettront un meilleur niveau d’ingestion. Ils seront utilisés depuis la 6e semaine avant les mise-bas jusqu’au 3e ou 4e mois de lactation. Si l’achat de fourrages n’est pas envisageable, la concentration de l’aliment devra être revue à la hausse tant au niveau énergétique que protéique.


Vincent Desbos, Ardèche Conseil Elevage



« Denis Glaizol, Empurany (07)
 

De bons fourrages pour de bonnes ingestions

Denis Glaizol élève un troupeau de 150 Saanen à Empurany, en Nord-Ardèche, conduit en reproduction saisonnée (mise-bas de mi-janvier à début février).

 

La même base tous les ans

La quarantaine d’hectares que j’exploite me permet d’être autonome sur l’affouragement de mes chèvres. Le troupeau reçoit du foin et de l’ensilage d’herbe en période hivernale, tandis que la pâture est dominante d’avril à octobre, complétée par de l’enrubannage en été.
Les lactations sont très liées à la qualité des fourrages : le choix des concentrés et la quantité distribuée ne varient pas d’une campagne à l’autre et n’offrent pas de marge de progrès importante.

 

Des résultats très liés à la qualité des fourrages stockés

On observe des résultats assez réguliers de 2009 à 2011, par contre une nette hausse de production laitière est constatée sur les lactations de 2012. Ceci est l’effet des 26 tonnes de foin de luzerne achetées à cause de la sécheresse de 2011, et utilisées entre l’automne 2011 et sur l’année 2012. On note également la nette progression du TP sur cette période.  
Contrairement à cela, les fourrages médiocres de 2012 ont causé des démarrages faibles en 2013, en baisse d’environ 15 % en rapport à la moyenne de 2009 à 2011.

 


Et pour 2013 ?

Après analyse de mes résultats, je pense m’orienter vers une complémentation en luzerne déshydratée dès la fin de gestation pour améliorer la préparation protéique. Je distribuerai ce déshydraté à hauteur de 0.3 kilo par jour dès la 6e semaine avant mise-bas, et jusqu’à 0.5 kg en début de lactation avant la mise à l’herbe pour la prochaine campagne.


Propos recueillis par Vincent Desbos, Ardèche Conseil Elevage

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