Elevage de génisses : délégation, une solution

Pas assez de places en bâtiment, manque de main d’œuvre ou de fourrage. Pourquoi ne pas confier l’avenir de son troupeau à André et Monique GENOT spécialisés dans l’élevage des génisses ?

Le couple d’éleveurs travaille avec le syndicat d’élevage des génisses du Lot depuis 1976 avec une idée toujours d’actualité : alléger l’astreinte des éleveurs laitiers, en confiant à des éleveurs spécialisés l’élevage de leurs génisses avec un maximum de savoir faire et d’efficacité.

 

André et Monique élèvent ainsi environ 180 génisses laitières par an (Prim’Holstein et Simmental) issues d’une douzaine d’élevages du Quercy et de l’Aveyron pour un surface exploitée de 60ha (prairies, luzerne, céréales).

 

Un contrat donnant-donnant

 

Les génisses sont achetées avec un contrat qui stipule que l’élevage naisseur s’engage à racheter la génisse lorsqu’elle sera prête à vêler. Le coût de l’élevage revient à 1300 € environ, rémunération des GENOT comprise. Ce tarif est revu chaque année en assemblée générale du syndicat en fonction du prix du lait. En comparaison, les références de l’élevage d’une génisse, en exploitation et sans la main d’œuvre de l’éleveur, revient à 1000 € au minimum. Les naisseurs paient un acompte tous les trois mois jusqu’à la mise bas. En contrepartie, les GENOT ont obligation de faire vêler les Holsteins à l’âge de deux ans et les Simmentals vers 30-34 mois. C’est une obligation de résultat, quelle que soit la qualité des fourrages de l’année. Ce métier exige de la technicité pour dégager un revenu. Les vêlages précoces et l’autonomie alimentaire sont des facteurs clés de succès.

 

Des règles sanitaires rigoureuses

Les animaux acceptés doivent provenir d’élevages qualifiés A (indemnes d’IBR et indemnes de BVD). Toutes les règles sanitaires doivent en effet être respectées pour éviter la diffusion des maladies. En pratique, André GENOT transporte lui-même avec son camion les animaux (entrées et sorties) et assume l’intégralité des frais vétérinaires. Une surveillance particulière est apportée les premières semaines d’élevage.

 

Un suivi technique precis

Les génisses sont inscrites au contrôle de performance viande, pesées tous les trimestres pour mesurer le GMQ. Le Conseil Elevage du Lot et le GDS interviennent pour le suivi alimentaire et sanitaire.

Les inséminations sont réalisées par la coopérative d’IA locale, les éleveurs naisseurs choisissant et payant les doses de taureaux. Sur demande, des transplantations embryonnaires sont réalisées.

L’alimentation des génisses est basée sur le foin de prairie naturelle, foin de luzerne, mash fermier issus de l’exploitation des GENOT. Un plan d’alimentation de l’arrivée des animaux à la revente est scrupuleusement suivi et corrigé selon les GMQ et objectifs de vêlage des deux races. Le lot de Simmental pâture car les élevages naisseurs sont en AOP Laguiole.

Ce système assure aux éleveurs naisseurs d’excellentes performances de croissance de leurs génisses, avec de bonnes garanties sanitaires tout en conservant et maitrisant leur propre génétique. L’achat de génisses prêtes à vêler parait plus risqué sur le plan sanitaire comme génétique.

 

Grégory CAGNAC, Lot Conseil Elevage

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