Démarrage des veaux en niches individuelles et baisse de la mortalité

A la naissance, le veau a peu de défenses immunitaires. Il est vulnérable et doit s’accoutumer à la pression microbienne. Comment minimiser les pertes des premières semaines ?

Les 3 premières semaines, le logement le mieux adapté est le logement individuel. Il permet de limiter les contacts entre congénères, d’offrir un confort thermique et de faciliter surveillance, nettoyage et désinfection. Des niches individuelles amovibles installées dehors, plein est, sur caillebottis pour faire couler les jus sont une solution idéale.

 

Témoignage du gaec la Petite Métairie à Montracol (01)

Didier Bastide et David Lafond élèvent 100 vaches montbéliardes qui vêlent essentiellement sur l’hiver

Pour quelles raisons êtes-vous passé en niches individuelles ?

« J’étais en cases collectives avec une mortalité élevée de 19% de veaux sur la période hivernale, novembre 2013 à mai 2014, soit 12 veaux de moins de 3 mois morts pour 63 vêlages. Nous avons fait des analyses sur les veaux morts et nous avons trouvé qu’ils étaient infectés de rotavirus et coronavirus qui sont des virus d’environnement. A cette époque, les veaux nouveaux-nés étaient en case collective avec les plus vieux. Après 4 jours ils n’avaient plus d’appétit et nous étions obligés de les perfuser pour les sauver.

 

Quelle est la situation aujourd’hui ?

Sur 51 vêlages, 3 veaux seulement sont morts avant 3 mois sur l’hiver 2014-2015, soit 6% de mortalité. En plus du passage en niches individuelles, nous avons vacciné les trente premières vaches à vêler contre les deux virus repérés. Nous avons créé une banque de colostrum de ces vaches-là à partir du mois d’août 2014.

 

Quelles sont vos pratiques aujourd’hui ?

Le veau est séparé de la mère dès la naissance. Il a la buvée de colostrum des vaches vaccinées. Il est placé directement en niche individuelle où il restera 15j. Il a pour cette période un biberon attitré. L’objectif est d’atteindre une bonne immunité avant de passer en case collective. Une fois le veau sorti, la niche est nettoyée au nettoyeur haute pression et un vide sanitaire est réalisé. Les niches sont exposées à l’Est pour profiter du soleil du matin. Elles sont placées sur des caillebotis qui permettent la rupture d’un pont thermique avec le sol.

 

 

Quel a été votre investissement ?

Nous avons acheté 10 niches neuves pour un montant de 1500€ et des caillebotis d’occasion pour 150€. Nous regrettons de ne pas avoir acheté des niches avec un parc, dont le prix est le double (300€ par niche au lieu de 150€) car nous aurions pu mener les génisses jusqu’au sevrage et faire un vide sanitaire plus important dans la nurserie.

 

Quels avantages et inconvénients voyez-vous aux niches individuelles ?

Nous avons fortement réduit nos pertes de veaux. L’investissement dans les niches est presque rentabilisé sur une année avec 9 veaux morts en moins, sachant qu’au-delà du prix du veau, il y a le facteur génétique à prendre en compte pour les femelles.

En inconvénient, on peut dire que les conditions de travail pour leur apprendre à téter sont plus exiguës et nous subissons la loi de la météo. Par contre, une fois que le veau est habitué à boire au seau, le lait est facile à distribuer.

Enfin, les mâles ne rentrent plus dans la nurserie, et le négociant non plus donc nous prenons moins de risques sanitaires au niveau de la nurserie.

 

Propos recueillis par Rémi KOLLEFRATH, Ain Conseil Elevage