Croissance de l’herbe & météo : synthèse du printemps 2020

Loire Conseil Elevage et la Chambre d’agriculture de la Loire ont publié chaque semaine depuis la fin de l’hiver un bulletin dédié à la croissance de l’herbe. 

En ce début d'été, voici la synthèse des principales données récoltées depuis mi-février.

1. Météo et stade repère pour la gestion de l’herbe

Un hiver et un printemps sec et doux : le printemps 2020 se positionne comme le printemps le plus précoce depuis 2011. Les sommes de températures ont été en avance de dix jours à trois semaines sur l’ensemble de la période.

Dans le détail, le stade repère à 200°C cumulés depuis le 01/02, synonyme de fin des apports d’azote pour les fauches précoces, a été atteint avec deux semaines d’avance soit le 01/03/2020.

Les mises à l’herbe au stade 300°C ont pu être réalisées à partir du 15/03/2020 soit une dizaine de jours plus tôt que la moyenne 2011-2019.

Les premières coupes en ensilage ou enrubannage au stade 750°C ont pu se faire le 26/04 alors que la normale est autour du 03/05.

Le mois de juin a été au degré prés conforme aux normales, mettant fin à 12 mois consécutifs de températures au-dessus des normales.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Du côté des précipitations, le printemps a été très sec jusqu’à fin avril avec un déficit cumulé de près de 50% par rapport aux normales.
Par la suite, les pluies de fin avril et les nombreux orages qui ont traversé le département ont permis de combler en partie ce déficit. Au 28 juin, le cumul depuis le 01/01 s’établit à 270 mm pour une normale à 309 mm soit un déficit de 38 mm (12%). Par rapport à 2019, l’excédent est de 22 mm en 2020.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2. Croissance de l’herbe

Le suivi de croissance de l’herbe a été mis en place dans la Loire, comme dans de nombreux départements, depuis les années 2010. Cette année 6 exploitations ont été suivies. Chaque semaine depuis la mi-mars, l’ensemble des parcelles pâturées par les vaches laitières étaient mesurées. Cela représente plus de 7 600 mesures par exploitations. Certaines exploitations seront suivies sur toute la saison de pâture de la mise à l’herbe à la rentrée des animaux en automne.

La sortie des animaux s'est déroulée dans de bonnes conditions, avec des croissances au-dessus des normales jusqu’aux premiers jours d’avril. La situation s’est fortement dégradée par la suite avec le manque de précipitations et des croissances au 15 avril divisée par deux par rapport à la moyenne. Le retour des pluies à partir de fin avril a permis de relancer les croissances, combiné à des températures supérieures aux normales, la croissance a marqué un « pic » sur la première quinzaine de mai avant de redescendre en dessous de la moyenne. La situation à la fin juin est toujours en dessous de la moyenne avec une croissance à hauteur de 20 kg MS/ha/jour pour la fin juin pour une moyenne à 43 kg MS/ha/jour.

Comment utiliser les croissances d’herbe pour la gestion du chargement au pâturage ? Une croissance de 45 kg MS/ha/jour permet de couvrir les besoins de trois vaches par hectares en ration 100% pâture et avec un niveau d’ingestion à la pâture de 15 kg MS. Dit autrement, avec le niveau de croissance, il est possible de faire pâturer 40 UGB sur 13 ha. Globalement, sur la période, les pâtures ont permis de couvrir les besoins entre 2 et 3 vaches/ha en ration 100% pâture.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au final, le déficit cumulé depuis la mise à l’herbe s’établit à 23% par rapport à la moyenne Loire 2011-2019. Pour rappel, l’année dernière le déficit cumulé à la même période était de 30%.

 

3 Gestion de la pâture estivale

Nous arrivons sur la période critique de pousse de l’herbe avec un net ralentissement et des excès de chaleur combinés à des manques d’eau.

La gestion du pâturage est primordiale pendant cette période afin de limiter la dégradation des prairies dans le temps et permettre un redémarrage plus rapide à l’automne au retour des pluies.

Si la surface et le parcellaire de l’exploitation le permettent, il faut agrandir le circuit de pâturage pour augmenter le temps de repos des parcelles car la pousse est ralentie (entre 0 et 15 kg / ha / jour).

Dans le cas contraire, il faut limiter le temps de présence sur les parcelles voir arrêter complètement le pâturage pendant une période pour les vaches par exemple ; les génisses valorisant le stocks sur pied. Si la complémentation doit se faire en extérieur, sacrifier une parcelle devant être renouvelée, afin de préserver le reste des prairies. Dans tous les cas, il faut limiter le surpâturage durant cette période car cela affaibli les réserves des plantes ; et surtout ne pas laisser de grandes surfaces en accès libre permanent !

 

4 Etat des stocks

C’est le moment de dresser un bilan des stocks fourragers disponible sur l’exploitation, ainsi que des besoins à venir en ration distribuée. Pour commencer, il faut estimer le disponible en cubant les silos : 200 à 240 kg MS /m3 suivant hauteur et teneur en MS ; comptant le nombre de bottes d’enrubannage : environ 250 kg MS / balle et de foin : de 180 à 300 kg de MS / balle suivant la taille.

Ensuite, il faut estimer les besoins en fonction du nombre d’animaux par catégories et de la durée de la ration d’hiver pour chaque catégorie. Ne pas oublier la période estivale qui nécessite fréquemment une complémentation !

 

 

 

 

 

 

 

 

La récolte du maïs peut être estimée s’il est présent sur l’exploitation…

Si le bilan s’avère positif : stocks supérieurs aux besoinx fourragers ; la situation est favorable.

Dans le cas contraire, nous pouvons encore agir en envisageant le semis de dérobées estivales permettant d’augmenter la récolte fourragère de l’année.

 

 

 

 

 

 

 

 

Rédacteurs : 
Stéphane Laurent – Conseiller Référent Agronomie & Fourrages - Loire Conseil Elevage
Pierre Vergiat – Chambre d’Agriculture de la Loire

 

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