Le coût de production permet chaque année aux éleveurs de comparer leurs résultats économiques à d’autres exploitations basées sur le même système. Pour l’année comptable 2018, c’est encore une centaine d’éleveurs qui a adhéré à ce service dans le but d’optimiser la pérennisation de leur exploitation.

2018, une année climatique favorable pour produire de bons fourrages, et pourtant...

L’année 2018 peut être considérée comme une « bonne » année. Une météo propice à la réussite des fourrages, et un prix du lait en hausse par rapport aux campagnes précédentes ont permis de renflouer les trésoreries.

On retrouve toujours dans le top 3 des charges, pour tous les groupes, le poste mécanisation (de 107 à 164€/1000L), le poste achats d’aliments (de 114 à 150€/1000L), et enfin le poste rémunération du travail (84 à 149€/1000L).

Le coût de production total a vu les postes travail et bâtiment augmenter fortement (+15% pour le poste rémunération du travail, +5% pour le poste charges bâtiment).

Des systèmes de production et des groupes différents

La disparité entre les groupes est significative, parce que chaque système n’a pas les même avantages et inconvénients. Globalement, les coûts de production totaux vont de 493€/1000L pour le groupe « plaine », à 670€/1000L pour le groupe « montagne foin ». N’oublions pas que tous les indicateurs sont ramenés aux 1 000L, et peuvent être, ou non, dilués par la prodcutivité du travail. Dans chaque groupe de comparaison, on retrouve de grandes disparités, avec 200€/1000L d’écart entre le coût de production le plus bas, et le coût de production le plus élevé.

Les produits couvrent tout juste les charges pour les groupes « plaine » et « montagne hors AOP ».

En ce qui concerne les produits totaux (prix de lait + produit viande + aides & subventions), seul le groupe « montagne foin » présente un produit total de 708€/1000L capable de couvrir l’ensemble du coût de production (670€/1000L). Pour le groupe « plaine », il manque au produit total 25€/1000L pour couvrir l’ensemble du coût de production, pour le groupe « plaine robot » il manque 64€/1000L pour couvrir l’ensemble des charges. Quant au groupe « montagne hors AOP », l’ensemble est à l’équilibre.

Les variations sont importantes au sein d’un même groupe

 En revanche, même si le produit lait a globalement augmenté et reste élevé sur la zone ACSEL grâce aux différents signes de qualité et au lait de montagne, les disparités n’en sont pas moindres. Si l’ensemble des coûts de production réalisés présente un prix de lait moyen de 414€/1000L, il peut varier de 353€/1000L pour le groupe plaine, à 521€/1000L pour le groupe montagne foin.

Dans tous les groupes il y a des écarts de plus de 100€/1000l entre les résultats individuels. Des pistes de progrès sont possibles.

Qu’en est-il de l’évolution sur les 5 dernières campagnes ?

Les années se suivent mais ne se ressemblent pas. Depuis 2014, nous avons connu des années humides, puis sèches. Des années à bons fourrages puis des années avec du fourrage abondant mais de qualité médiocre, et ce, pour tous les groupes de comparaison.

Mais même lorsque l’année est propice, c’est le prix du lait qui reste le facteur déterminant pour réussir à couvrir l’ensemble des charges, et donc otpimiser la pérennisation de son exploitation.

Comme évoqué plus haut, la disparité des résultats intra-groupes traduit une marge de manœuvre et d’amélioration.

Vos conseillers de secteur sont à votre disposition pour toute question relative à ces coûts de production.

Florine DAMIANS et Anne BLONDEL ACSEL Conseil Elevage