Coût alimentaire d’une chevrette 110 à 140 €. Et chez vous ? Sachant que seulement 75% des chevrettes élevées terminent une lactation, il est important de maîtriser le coût du renouvellement. En proposant une analyse économique par stade d’élevage, chacun pourra positionner son élevage pour savoir où agir.

Coût alimentaire par phase et par chevrette

Sevrer à 2 mois et à 17 kg de poids vif.

Cette première phase est primordiale tant sur les aspects coût, que carrière de l’animal et travail de l’éleveur. Avant sevrage la consommation de foin et de concentrés n’est pas très élevée, comptez 3 à 5 €/chevrette. Une chevrette consomme en moyenne jusqu’au sevrage 18 à 24 kg de poudre de lait qui représente 90% du coût alimentaire de cette phase. Avec les tarifs actuels de la poudre, 1600 à 1800€/T  sans poudre de lait écrémé, il est indispensable d’être très rigoureux sur les quantités, le dosage et la température. La pesée régulière des chevrettes permet de s’assurer de la bonne croissance du lot et donc de l’efficacité de ses pratiques. Sur cette phase, le sanitaire est très important : 15% de mortalité c’est 15% de coût supplémentaire, sans compter le travail et le prix de l’animal.

Un bon foin pour réussir sa croissance

Entre 2 et 4 mois, la consommation de concentrés est modérée, 200g/j. On privilégiera un aliment chevrette de qualité pour la réussite de la transition. A partir de 4 mois, la capacité d’ingestion est plus importante et la consommation de concentrés augmente pour représenter 400 à 500g/j. Il est possible de baisser le coût en passant sur un aliment adulte avec des céréales (1/3 de la ration maxi) ou alors en introduisant du foin de luzerne dit « herbée ». Diversifier l’alimentation et utiliser des matières premières (céréales, graines,…) sont des leviers essentiels pour agir sur le coût de la complémentation et préparer l’animal à l’alimentation de lactation. Généralement les chevrettes sont alimentées avec le foin de l’exploitation, 200 kg sont consommés sur la période. Il est important de donner son meilleur foin aux chevrettes, c’est lui qui assurera la croissance.

Mettre bas à 12 mois

Pour réussir les saillies à 7 mois, il est important d’avoir un gabarit suffisant et donc une croissance soutenue. Ne pas négliger l’alimentation des boucs, ni la quantité de boucs nécessaires aux saillies : 1 pour 20 chevrettes en saison. Un décalage d’un mois occasionne un surcoût alimentaire évalué à 6 € par chevrette, sans compter une lactation plus courte si la période de tarissement est fixe.De la saillie à la mise bas, une chevrette mange entre 500 et 650 g par jour de concentrés, soit 75 à 100 kg sur cinq mois auxquels s’ajoutent 200 kg de foin.

A vous de jouer

A un an, chaque chevrette aura consommé pour 110 à 140 € de lait en poudre, fourrages et concentrés. Un surcoût de 15 à 25 % est souvent observé. Ce calcul mérite donc d’être affiné dans votre troupeau pour identifier les marges de progrès : plan d’alimentation, choix des aliments, pesée des chevrettes, organisation du bâtiment, allotement, gestion de la reproduction.

Florine WOEHL - Ardèche Conseil Elevage