Associer production laitière et pâturage

Situé dans les monts de la Madeleine à Saint Marcel d’Urfé, le GAEC Charbonnier a ses parcelles sur des sols granitiques, orientés à l’est et soumis à une pluviométrie annuelle moyenne de 850mm. La pâturâge y est bien présent, tout en assurant un bon niveau de production.

 

 

Travailler la génétique du troupeau

Hervé, Monique et Stéphane ODESSAT, associés du GAEC Charbonnier, sont des éleveurs avant tout. Ils travaillent et soignent leurs troupeaux allaitant et laitier. Ce dernier se compose d’une soixantaine de vaches laitières et d’autant de génisses.

Les performances techniques  du troupeau laitier se situent, aujourd’hui :

  • 8520 kg/VL en moyenne sur les 2 dernières années
  • A 38.3g/kg et 31.4g/kg
  • A 182 000 cellules
  • Avec un âge moyen au vêlage de 2ans et 2 mois

L’objectif est de produire un lait de qualité avec une bonne productivité à l’animal et une conduite sanitaire du troupeau.

 

 

Valoriser la génétique en assurant une alimentation optimale à un coût raisonné

Après un hiver où sont utilisé ensilage de maïs et ensilage herbe pour élaborer la ration, les vaches ont pu sortir au pâturage à partir du 27 mars en 2015. Le temps clément, sec et assez doux, a été favorable pour maximiser l’utilisation de l’herbe en période de pousse. La valeur énergétique et azotée de l’herbe est au plus haut au stade feuillu lorsque la teneur de la plante est très riche en sucres.  Cette première herbe a été accompagnée de 20 à 25 kg d’ensilage de maïs sur le premier mois de pâturage.   Les concentrés ont été maintenus 15 jours à hauteur de 2 kg de céréales, 3kg de tourteaux et 1.2kg de VL. Ils ont ensuite été baissés petit à petit. La pousse à hauteur de 30 à 50 kg/j/ha sur un mois a permis une bonne transition alimentaire.

Les vaches ont été lâchées nuit et jour à partir du 25 avril. La ration se composait alors de 10kg d’ensilage de maïs, 3kg de l’enrubannage fibreux et 0.5kg de paille. Les concentrés se limitaient à 1kg de céréales, 0.6kg de tourteau et 1.7kg de VL en moyenne sur le troupeau. Depuis 2 ans, la complémentation au pâturage est fait avec du maïs grain à la hauteur de 2 kg maxi uniquement sur les fraiches vêlées pour limiter la perte d’état.

Les parcelles ont été petit à petit fauchées sur début mai pour assurer une repousse de qualité mais le sec a limité les repousses. Fin mai, l’ensilage de maïs a été remonté à 25kg/VL avec 0.5kg de foin. Les concentrés restent à un niveau similaire avec en plus 1kg de tourteaux de soja.

 

Le résultat : les performances laitières de ce printemps

 

 

 

 

Comme ce graphique le montre, la productivité laitière a été au rendez-vous ce printemps. L’herbe jeune, riche en oméga 3, tend à faire baisser le TB. C’est ce qui s’est passé au GAEC Charbonnier. Le TP s’est maintenu sur mars avril. Il est temps de concentrer la ration en énergie et en azote car la disponibilité en herbe n’est plus là ces jours.

 

 

 

 

 

 

 

Des fourrages de qualité pour l’hiver prochain

Pour affiner la date de récolte, nous avons proposé à la famille ODESSAT de faire des analyses régulières à partir de début avril sur une de leurs parcelles les plus précoces. La prairie retenue est un mélange suisse avec 30% de légumineuses. Voici les résultats obtenus :

 

 

 La date optimale de récolte se situe, pour cette parcelle, autour du 25/4/2015.

Repères : CB < 250g/kg et MAT > 150g/kg

 

Que dire : l’hiver est « presque » gagné ! De la matière sèche, de l’énergie et de l’azote. Que demander de mieux.

Félicitations pour cette bonne récolte.

Entre un ensilage à 0.96 et 0.76 UFL, si on donne moitié ensilage de maïs et moitié ensilage d’herbe, la ration permet de produire plus de 3l de lait par jour et par vache. Voici comment obtenir une ration économique.

 

Paul Chanvillard, Loire Conseil Elevage

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