Alertes alimentation : les 4 points dans le vert le jour du contrôle

L’analyse des taux protéique (TP en g/kg) et butyreux (TB en g/kg) permet de décortiquer l’alimentation des vaches laitières.Une lecture rapide des taux après la pesée est un moment nécessaire pour confirmer ses pratiques de rationnement.
 
 
 

Le TP permet de déceler le déficit énergétique et le TB, l’acétonémie

 
En début de lactation, pour les animaux à moins de 150 jours, ces 2 taux mettent en évidence des problèmes métaboliques. Des seuils ont été définis. 
Dans le quart TP faible, les vaches à risque sont celles qui ont un TP inférieur à 28 pour la race holstein et inférieur à 29,5 pour les autres races. Leur nombre est comparé à l’ensemble des animaux en début de lactation. A moins de 20 %, le point est dans le vert, entre 20 et 30 % dans le jaune et à plus de 30 % dans le rouge.
Une proportion élevée de TP faible révèle souvent un déficit énergétique marqué sur les animaux. Des notes d’état faibles en sont la conséquence directe. 
 
Dans le quart TB hors normes, les vaches à risque sont celles avec un TB inférieur à 30 ou supérieur à 45. Les alertes suivent les mêmes repères que pour le TP. Plus de 30 % des animaux avec des TB anormaux sont une situation préoccupante car peu d’animaux montreront des signes cliniques or beaucoup seront en acétonémie « réelle » mais sans symptômes graves. La gestion des vaches taries et du rationnement en début de lactation est à corriger.
 

 

Un rumen efficace se traduit par des rapports de taux optimum 2 rapports sont étudiés. Ils concernent l’ensemble des animaux en lactation.

Le premier intitulé acidose est un rapport TB/TP inférieur à 1,1. Le second, dénommé efficacité rumen est un rapport de TB/TP supérieur à 1,4. L’objectif est d’avoir ces 2 critères inférieurs à 20 %.  Le libellé « rumen efficace » apparaitra et témoignera d’une ration équilibrée.
Si les points sont dans le jaune ou le rouge, la ration est certainement moins efficace. Un point dans la zone rouge du quart supérieur droit oriente vers un risque d’acidose et un point dans la zone rouge du quart inférieur droit vers un rumen pas efficace. Un tour d’élevage, des fourrages à la table d’alimentation en passant par les animaux sera nécessaire pour proposer une ration adéquate. 
 

Repérer les vaches avec des problèmes métaboliques

Dans le valorisé individuel, une couleur rouge apparait pour les taux déviants. Une observation attentive de ces animaux sera importante pour confirmer ou non leurs dynamismes.
 
 
 
 
 

Historique alimentation : Retracer l’équilibre alimentaire sur une année

 

Deux niveaux d’information nous sont fournis, la moyenne glissante et l’écart mois par mois. 
 

De l’énergie bien valorisée

Pour les 2 critères de début de lactation, TP faible et TB hors normes, la moyenne devrait être inférieure à 15 % et seulement 2 mois dans l’année pourraient se trouver entre 20 et 30 %.
L’état de forme des animaux se traduit par des vaches avec des notes d’état correctes et des remplissages de rumen importants. Une corrélation directe existe avec le taux protéique. Le rationnement dans les exploitations doit permettre de maintenir pour les animaux en début lactation un bon niveau du taux protéique. Etat corporel, vaches dynamiques et reproduction riment avec peu de TP faibles. De nombreux histogrammes élevés nous renverront vers des périodes d’alimentation moins maîtrisées.
Pour le TB, se concentrer sur les mois où les alertes sont fortes. Retourner surtout visiter dans les valorisés individuels les TB au premier contrôle. Ils sont les témoins de la qualité du péri-partum, ration des vaches taries optimisée et entrée en lactation réussie.
 
 
 

Un rationnement annuel adapté au système fourrager 

Le diagnostic de rationnement du troupeau s’appuie sur le rapport entre les taux. Une moyenne inférieure à 10 % est un objectif que ce soit pour un rapport inférieur à 1,1 (dénommé acidose sur le document) ou supérieur à 1,4 (dénommé efficacité rumen sur le document). D’ailleurs, les courbes ne s’affichent pas dans ce cas.
L’équilibre entre les fourrages et les concentrés proposés et les besoins des vaches laitières sont au coeur de cette réussite. Repérer rapidement le type de problème, acidose ou efficacité rumen et visualiser rapidement les mois à problème seront des atouts pour anticiper un plan de rationnement annuel cohérent.
 
Patrice Dubois, Rhône Conseil Elevage